« La pandémie de Covid-19 met en lumière la fragilité du système de santé et sa capacité à répondre à des crises sanitaires d’envergure, elle met aussi en évidence les inégalités d’accès aux soins qui désavantagent les personnes les plus vulnérables. Nous avons donc orienté nos activités médicales vers ces personnes, celles qui vivent dans la rue comme les migrants, les sans-abris, les mineurs non accompagnés en recours.
Cinq jours sur sept, nos équipes interviennent en Île-de-France via des cliniques mobiles à destination des personnes en situation de précarité. Elles effectuent des visites dans des centres d’hébergement collectifs préexistants (pour travailleurs étrangers, sans-papiers, SDF) et dans des lieux de mise à l’abri d’urgence, dont font partie certains gymnases. Le 24 mars dernier, à la suite de l'évacuation par les autorités des 700 personnes qui vivaient dans le camp insalubre d'Aubervilliers, nos équipes sont ainsi intervenues au Gymnase Jean Jaurès, où une centaine d'entre elles avaient été orientées.
Malheureusement les gymnases ne sont pas la meilleure des solutions. Par définition, dans ce type d'établissement, il n'y a pas d'espace séparé. C'est parfois impossible d'isoler des personnes qui sont potentiellement infectées par le coronavirus. Elles devraient être dans des lieux de vie avec des chambres individuelles, qui permettent une distanciation sociale. C’est d'ailleurs la demande urgente que MSF et de nombreuses autres associations formulent aux pouvoirs publics.