Mise à jour en novembre 2020 :
En 2020, la situation des mineurs non-accompagnés en France ne s’est pas améliorée. Les associations et citoyens solidaires sont toujours obligés de palier les manquements des départements qui refusent de prendre en charge les adolescents dont la minorité a été contestée par une première évaluation mais qui ont saisi le juge des enfants pour contester cette décision.
Ainsi, entre janvier et fin octobre 2020, 240 nouveaux mineurs ont été admis au centre d’accueil et d’orientation de MSF à Pantin et ont pu y bénéficier d’un accompagnement juridique, social, médical et psychologique.
Depuis l’ouverture de ce centre, plus de 1 750 jeunes ont été accompagnés de la sorte par Médecins Sans Frontières faute de solution offerte par les pouvoirs publics. Cela représente 7 158 consultations infirmières, 4 816 interventions en santé mentale, 738 saisines auprès d’un juge des enfants ou encore 3 832 consultations sociales pour orienter ces jeunes dans leurs besoins primaires : se nourrir, se laver, se vêtir, prendre des cours de français et ouvrir des droits à une couverture maladie. 201 jeunes ont par ailleurs été hébergés et accompagnés par des travailleurs sociaux MSF sur la période.
L’année 2020 a été particulièrement marquée par la Covid-19 et par l’abandon total de ces jeunes face à la pandémie par les pouvoirs publics, qui les ont laissés à la rue alors que le pays entier était invité à se confiner. En complément de ses activités régulières, MSF a ainsi pris en charge l’hébergement d’urgence de 217 jeunes à Paris, Marseille, Bordeaux et Montpellier entre janvier et juin 2020.
En juillet, un nouveau programme a ouvert à Marseille qui comprend un hébergement pour les mineurs non-accompagnés en recours ainsi que la coordination avec des partenaires locaux pour garantir à ces jeunes un accompagnement médical, juridique, psychologique et social. 40 jeunes ont pu en bénéficier à ce jour.
Toujours plus d’un jeune sur deux qui a pu saisir le juge des enfants pour demander la réévaluation de son dossier est finalement reconnu mineur et placé sous la protection de l’Aide sociale à l’enfance (ASE), et ce après une période allant de plusieurs mois à une année laissés livrés à eux-mêmes.