Depuis, rien n’a vraiment changé. Les 48 heures d’observation directe menées à la frontière franco-italienne par MSF et d’autres partenaires ont démontré la persistance de l’usage de pratiques illégales par les autorités françaises.
Du 24 au 26 juin 2018, nous avons ainsi pu constater que :
- 157 personnes ont été refoulées en Italie, sans qu’elles aient eu la possibilité de demander l’asile ou que leur situation individuelle soit étudiée.
- Les personnes qui font l’objet de contrôles en fin de journée continuent d’être enfermées dans des conditions indignes, sans information ni recours, dans le local de la police aux frontières à Menton. 76 personnes y ont été détenues durant la mission d’observation, et ce pour une durée allant jusqu’à 14 heures sans autre forme de procès, soit largement au-delà de la durée de 4 heures jugée admissible par le Conseil d’État en juillet 2017.
- Les forces de police n’ont pas pris en compte la minorité de 11 jeunes, qui ont été refoulés illégalement vers l’Italie et ont ensuite été raccompagnés par les forces de police italienne en France.
À cela s’ajoutent des tensions quotidiennes et la poursuite funeste du jeu du chat et de la souris auquel se livrent les autorités françaises et dans lequel les personnes en migration sont de plus en plus mises en danger. Dans les trains en provenance de Vintimille, tous arrêtés et contrôlés à Menton Garavan, les contrôles au faciès, pourtant prohibés, sont la norme.
Après un parcours souvent chaotique et violent, certains n’hésitent pas à prendre des risques supplémentaires pour traverser la frontière, parfois au péril de leur vie.