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Gaza : après l’annonce d’un cessez-le-feu,
une aide immédiate et massive doit être déployée

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Gaza : « C'est comme si la zone avait été frappée par un bombardement nucléaire. C'est impossible à décrire »

Dans le camp de réfugié d'Al Shate, dans la ville de Gaza, un homme se déplace en bicyclette au milieu des immeubles détruits. Septembre 2024.
Dans le camp de réfugié d'Al Shate, dans la ville de Gaza, un homme se déplace en bicyclette au milieu des immeubles détruits. Septembre 2024. © MSF

Un cessez-le-feu doit débuter dimanche 19 janvier dans la bande de Gaza, mettant un terme à quinze mois de combats et de bombardements incessants des forces israéliennes. Le Gouvernorat de Gaza-Nord en particulier, a été assiégé et soumis à des bombardements et des attaques d’une violence extrême depuis début octobre. Presque aucune aide humanitaire n'a réussi à entrer dans cette zone et les Gazaouis qui y vivent ont été privés de soins de santé, car les hôpitaux ont été assiégés et attaqués. Dans la clinique MSF de la ville de Gaza, les patients qui ont réussi à échapper à l'horreur racontent leur expérience.

Mustafa Hassan Abu Hamada et sa famille vivaient dans le camp de Jabaliya, dans le nord de Gaza, et ont vécu le siège mis en place par l’armée israélienne, qui a tué et blessé d'innombrables civils, y compris un membre du personnel de MSF, et complètement détruit la zone. 

« Les gens devant nous ont essayé de s'échapper du carrefour d'Al-Awda, mais ils ont été pris pour cible. Nous avons été obligés de faire demi-tour. Nous nous sommes dit : “Qu’ils nous laissent au moins mourir chez nous”. Je préfère mourir chez moi que d’être déplacé. », explique Mustafa. 

L’offensive terrestre menée par l’armée israélienne depuis le 6 octobre 2024 dans le nord illustre la guerre totale que les forces israéliennes mènent contre la population de Gaza, et mène à la disparition de la vie palestinienne dans la zone. « C'est comme si la zone avait été frappée par un bombardement nucléaire, conclut Mustafa. C'est impossible à décrire. » 

Vue de la rue Al Jalaa dans la ville de Gaza. Septembrer 2024.
Vue de la rue Al Jalaa dans la ville de Gaza. Septembrer 2024.

« Lorsque les forces israéliennes sont arrivées, il n’a fallu qu’une heure ou deux avant que les obus ne commencent à pleuvoir sur nous, explique Sabah Al-Sharawi, qui s’était réfugiée dans sa maison de Beit Hanoun, dans le nord de Gaza, lorsqu’elle a été victime d’une frappe aérienne. Le premier obus a traversé le salon. Il a touché mes jambes. Ils nous ont emmenés à l’hôpital Kamal Adwan. Sur le chemin, nous avons vu des corps étendus partout. Des chiens les dévoraient. Des drones planaient au-dessus de nous et un hélicoptère tournait au-dessus de nos têtes. » 

Sabah a ensuite été évacuée de l’hôpital Kamal Adwan vers la ville de Gaza, où elle est désormais déplacée et reçoit des soins pour ses blessures à la clinique MSF de la ville de Gaza. « J’ai enterré ma fille et je suis partie. Je ne l’ai même pas vue une dernière fois. Je n’ai pas vu mes proches. Je suis partie sans voir personne », déplore-t-elle. 

Un patient qui a fui le camp de Jabaliya dans le nord de Gaza en janvier 2025, en consultation dans la clinique MSF de Gaza.
 © MSF
Un patient qui a fui le camp de Jabaliya dans le nord de Gaza en janvier 2025, en consultation dans la clinique MSF de Gaza. © MSF

En plus des destructions incessantes, l’offensive a laissé des milliers de personnes sans accès à la nourriture, à l’eau et aux soins de santé dans le nord de Gaza. Les effets de cette situation sont dévastateurs, en particulier sur les personnes âgées, les enfants et les personnes vulnérables, notamment les personnes handicapées. 

Les hôpitaux ont été soumis à des sièges et à des incursions violentes les uns après les autres pendant des semaines et de nombreux membres du personnel médical ont été arrêtés, dont un membre du personnel MSF. Peu à peu, le nombre d’hôpitaux a diminué et depuis le 9 janvier, il n’y a plus un seul hôpital fonctionnel dans le nord de Gaza.  

De plus, depuis le 21 novembre 2024, les autorités israéliennes n’autorisent plus aucun camion de ravitaillement MSF à entrer dans le nord. Les personnes souffrantes et les blessés de guerre n’ont pratiquement plus accès aux soins médicaux. 

La situation dans le nord de Gaza étant devenue intenable, de nombreuses personnes ont risqué leur vie pour fuir vers la ville de Gaza. Le personnel de la clinique MSF a constaté une augmentation du nombre de patients nécessitant des soins médicaux. Avant octobre 2024, elles prodiguaient environ 600 consultations par semaine, puis jusqu’à 1 400 par semaine jusqu’en décembre 2024, avec une proportion accrue de personnes victimes de brûlures. 

« Cette situation est sans précédent. J’ai 40 ans et de toute ma vie, je n’ai jamais vu un tel niveau de violence, explique Mohammed Wadi, coordinateur médical adjoint de MSF à Gaza. C’est une guerre qui détruit de nombreux aspects de la vie. L’eau potable n’est pas disponible. La nourriture n’est pas disponible en quantité suffisante. C’est déchirant. » 

Notes

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