Les déplacés en quête d’abris et d’aide humanitaire
Dans le village de Barja, situé au Mont-Liban, l’école est devenue un véritable camp de déplacés. Alia et sa famille y ont trouvé refuge après avoir fui précipitamment dans la nuit du 23 au 24 septembre. « Nous avons quitté la maison à 1h30 du matin sous les bombardements intensifs qui nous entouraient. Il y a avait des embouteillages monstres. Nous nous sommes d'abord rendus dans deux villes, mais leurs écoles étaient pleines à craquer. Nous avons fini par dormir cette nuit-là dans notre voiture. Le lendemain matin, nous sommes arrivés dans cette école où nous avons trouvé une salle de classe pour nous loger. Mais nous n'avions rien pour dormir. Heureusement, j'avais apporté deux couvertures avec moi. » Ce n’est pas le premier déplacement vécu par Alia et les membres de sa famille, qui ont été forcés de quitter leur véritable maison sur la frontière sud du Liban il y a environ un an, dès les premiers bombardements faisant suite au 7 octobre. Mais c’est de loin « le déplacement le plus difficile » qu’ils ont enduré. « Mes enfants me disent qu'ils préféreraient mourir sous les bombardements plutôt que de vivre ainsi. L'école a tremblé toute la nuit. Nous nous considérons en sécurité ici pour l'instant, mais que se passera-t-il si Israël décide de cibler les écoles ? »
Hassan, lui, n’a pas trouvé de lieu de refuge. Il se trouve bloqué sur une plage avec sa femme et ses trois enfants. Il y a quatre jours, inquiets pour leur sécurité, ils ont quitté leur habitation dans la banlieue sud de Beyrouth. « Cette nuit-là, raconte Hassan, on se serait cru dans un film d'horreur : avions de guerre, frappes aériennes, et j'en passe. Alors que nous étions dans la voiture, nous pouvions sentir le sol trembler. Nous avons passé les deux premiers jours dans un appartement situé dans un autre quartier de la capitale, mais le propriétaire nous a demandé de quitter les lieux. Maintenant, nous sommes ici sur la plage de Ramleh El-Bayda à Beyrouth. Tous les abris et toutes les écoles sont pleins. Où pouvons-nous aller ? La situation est bien pire que tout ce que l'on peut imaginer. Lorsque nous sommes partis, nous n'avons pris que quelques vêtements et nos papiers. Nous n'avons même pas pu emporter un matelas ou un oreiller. La nuit dernière, nous avons dormi sur des chaises. »