Guerre au Liban : les équipes MSF élargissent leurs opérations pour venir en aide à la population

Vue du sud de Beyrouth lors des bombardements de l'armée israélienne.
Vue du sud de Beyrouth lors des bombardements de l'armée israélienne. © MSF

Depuis le 23 septembre, les intenses frappes israéliennes sur le Liban ont causé la mort de plus d’un millier de personnes et en ont blessé quelque 8 000 autres, selon le ministère libanais de la Santé. Les autorités du pays estiment également qu’un million de personnes ont été contraintes de se déplacer pour fuir les bombardements. Les équipes MSF, qui intervenaient déjà dans différentes régions du Liban, développent leurs opérations pour répondre aux besoins de la population. 

Depuis le 7 octobre et le début des hostilités le long de la frontière entre Israël et le Liban, les équipes MSF ont démarré une activité médicale à l’aide de cliniques mobiles pour atteindre les populations déplacées par la guerre. Elles ont également fourni des soins en traumatologie et une formation aux afflux massifs de blessés dans plusieurs hôpitaux du pays. 

Avec l’intensification et l’amplification des bombardements israéliens depuis le 23 septembre, MSF a renforcé ses activités. « La situation humanitaire au Liban est indescriptible, explique Luna Hammad, coordinatrice médicale MSF au Liban. Les gens dorment dans la rue. Plus de 500 écoles ont ouvert leurs portes aux déplacés, mais elles sont désormais bondées. Les gens n'ont nulle part où se réfugier. »  

Les déplacés en quête d’abris et d’aide humanitaire

Dans le village de Barja, situé au Mont-Liban, l’école est devenue un véritable camp de déplacés. Alia et sa famille y ont trouvé refuge après avoir fui précipitamment dans la nuit du 23 au 24 septembre. « Nous avons quitté la maison à 1h30 du matin sous les bombardements intensifs qui nous entouraient. Il y a avait des embouteillages monstres. Nous nous sommes d'abord rendus dans deux villes, mais leurs écoles étaient pleines à craquer. Nous avons fini par dormir cette nuit-là dans notre voiture. Le lendemain matin, nous sommes arrivés dans cette école où nous avons trouvé une salle de classe pour nous loger. Mais nous n'avions rien pour dormir. Heureusement, j'avais apporté deux couvertures avec moi. » Ce n’est pas le premier déplacement vécu par Alia et les membres de sa famille, qui ont été forcés de quitter leur véritable maison sur la frontière sud du Liban il y a environ un an, dès les premiers bombardements faisant suite au 7 octobre. Mais c’est de loin « le déplacement le plus difficile » qu’ils ont enduré. « Mes enfants me disent qu'ils préféreraient mourir sous les bombardements plutôt que de vivre ainsi. L'école a tremblé toute la nuit. Nous nous considérons en sécurité ici pour l'instant, mais que se passera-t-il si Israël décide de cibler les écoles ? » 

Hassan, lui, n’a pas trouvé de lieu de refuge. Il se trouve bloqué sur une plage avec sa femme et ses trois enfants. Il y a quatre jours, inquiets pour leur sécurité, ils ont quitté leur habitation dans la banlieue sud de Beyrouth. « Cette nuit-là, raconte Hassan, on se serait cru dans un film d'horreur : avions de guerre, frappes aériennes, et j'en passe. Alors que nous étions dans la voiture, nous pouvions sentir le sol trembler. Nous avons passé les deux premiers jours dans un appartement situé dans un autre quartier de la capitale, mais le propriétaire nous a demandé de quitter les lieux. Maintenant, nous sommes ici sur la plage de Ramleh El-Bayda à Beyrouth. Tous les abris et toutes les écoles sont pleins. Où pouvons-nous aller ? La situation est bien pire que tout ce que l'on peut imaginer. Lorsque nous sommes partis, nous n'avons pris que quelques vêtements et nos papiers. Nous n'avons même pas pu emporter un matelas ou un oreiller. La nuit dernière, nous avons dormi sur des chaises. » 

Soins médicaux, aide psychologique et distribution de produits de première nécessité 

Face à ces importants mouvements de population, nos équipent interviennent en priorité dans les abris collectifs dans le sud du pays ainsi qu’à Beyrouth et dans ses environs. Elles acheminent de l'eau par camion, fournissent des premiers soins psychologiques et des consultations médicales. Elles distribuent aussi des produits de première nécessité tels que des matelas, des couvertures et des kits d'hygiène. En moins de 5 jours, depuis le 25 septembre, notre personnel médical a vu plus de 500 patients. 

MSF a également rouvert sa clinique à Baalbek-Hermel pour fournir des traitements aux patients atteints de maladies chroniques et a mis en place des lignes d’assistance téléphonique qui reçoivent plus de 60 appels par jour.  

Dayana Tabbara, conseillère en santé mentale de MSF au Liban, apporte les premiers soins psychologiques à une patiente et à sa fille.
 © Salam Daoud/MSF
Dayana Tabbara, conseillère en santé mentale de MSF au Liban, apporte les premiers soins psychologiques à une patiente et à sa fille. © Salam Daoud/MSF

Les projets MSF avant le 7 octobre 2023

Près de 500 personnes travaillent pour MSF au Liban, où l’association intervient depuis 1976. MSF est présente dans plusieurs régions et dans les villes de Beyrouth, Tripoli, Arsal, Hermel et de Wadi Khaled, où elle fournit des soins en santé primaire pédiatrique, reproductive et mentale, ainsi que des traitements pour les maladies non transmissibles, des vaccins et des activités de promotion de la santé. 

Par ailleurs, les équipes MSF contribuent au renforcement du système de santé et au soutien des organisations locales touchées par la crise socio-économique qui frappe le pays depuis 2019. Cela comprend des formations au personnel de santé et l’approvisionnement de médicaments aux centres de santé, en particulier à Tripoli, dans le nord du Liban.

Notes

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