Inde : à Mumbai, une deuxième vague de Covid-19 dévastatrice

Sharanya Ramakrishna prélève un échantillon dans la zone de santé aménagée pour la Covid-19 dans le centre M-Est de Mumbai. Août 2020.
Sharanya Ramakrishna prélève un échantillon dans la zone de santé aménagée pour la Covid-19 dans le centre M-Est de Mumbai. Août 2020. © Abhinav Chatterjee/MSF

Une partie de l'Inde connaît une deuxième vague de Covid-19 particulièrement dévastatrice, qui met à mal la réponse sanitaire. Face à l'augmentation des cas de coronavirus, MSF a récemment intensifié son intervention à Mumbai, dans le Maharashtra. 

« Personne n'était prêt pour la deuxième vague. A mesure que les cas augmentent, il devient de plus en plus difficile de trouver des lits. Les autorités sanitaires appellent d’hôpital en hôpital pour essayer de transférer des patients, mais ils ont du mal. » décrit Mabel Morales, coordinatrice médicale pour MSF. 

Les nouvelles infections quotidiennes à travers le pays atteignaient 329 942 cas, le 10 mai. L'État du Maharashtra recense 20% des nouveaux cas au niveau national. 

Suite à la flambée des cas de Covid-19 et à l'augmentation du nombre de patients nécessitant une hospitalisation et une oxygénothérapie, MSF a déployé des équipes pour soutenir l'hôpital BKC (également appelé hôpital Jumbo) à Mumbai. Il s'agit d'un établissement de 2 000 lits, divisé en deux sections de 1 000 lits, pour le traitement des patients atteints de formes modérées à sévères de la Covid-19.

« Imaginez un hôpital de 1 000 lits. Il y a 28 salles ainsi que les zones d’urgence et de triage. C’est un hôpital de fortune dans une immense tente en métal. C'est surréaliste. C'est la deuxième semaine de notre projet d'urgence. Au début, on admettait environ 200 à 250 nouveaux patients chaque jour » explique Gautam Hari Govind, responsable des activités médicales de MSF à Mumbai.   

Manque de ressources humaines, de matériels et d'équipements, conditions de travail compliquées : les structures de santé sont submergées et les équipes travaillent sans relâche pour répondre à la demande. « Les médecins et les infirmières sont complètement débordés. Il y a un besoin immédiat d'améliorer l'accès à l'oxygène et la gestion des patients. Nos équipes travaillent également d'arrache-pied pour renforcer les mesures de prévention et de contrôle », déclare Daniela Garone, responsable médicale MSF.

Assurer les soins pour les personnes vulnérables

Les populations vulnérables et les personnes atteintes d'autres maladies, telles que le diabète, le VIH et/ou la tuberculose sont particulièrement à risque et n'ont pas toujours la capacité d'accéder aux soins médicaux, y compris l'oxygénothérapie.

« Pour les patients souffrant de complications pulmonaires dues à la tuberculose, on craint que leur état ne se détériore plus rapidement ou qu'ils n'accèdent pas aux traitements contre la tuberculose parce qu'ils ont peur et s'inquiètent de ce qui se passera s'ils contractent la Covid-19. » précise Aparna Lyer, référente médicale du projet MSF.

 

Une partie importante de l'intervention de MSF consiste à assurer la continuité des soins auprès de 1287 patients atteints de tuberculose résistante au traitement (DRTB) du service ambulatoire de l'hôpital de Shatabdi et de la clinique indépendante de MSF. L'équipe a donc intensifié ses activités de dépistage, de protection, de test et d'orientation à l'hôpital, au sein de la communauté et dans 9 postes de santé.

L'une des priorités est également de cibler les travailleurs migrants qui viennent à Mumbai et dans le centre de santé M-Est (MEW) pour chercher du travail. Salariés journaliers, beaucoup ont perdu leur emploi et ont été contraints de rentrer chez eux. Mais pour les personnes atteintes de DRTB, cela signifie une interruption de traitement critique, faute de disponibilité dans les petites villes ou les zones plus rurales. Pour ces personnes, MSF assure une livraison de médicaments antituberculeux dans les centres de santé proches de leur destination. 

 

Prévention et promotion de la santé

Dans une ville densément peuplée, où près de 42% de la population vivent dans des logements pour ménages à faible revenu avec un accès à l'hygiène limité, les exposant à un risque plus élevé d'infections, la mise en place d'activités de prévention et de promotion à la santé est un complément indispensable à la prise en charge médicale. 

L'éducateur en santé communautaire, Ganpat, lors des activités de promotion de la santé menées par MSF dans les bidonvilles de Govandi à Mumbai, afin de prévenir la propagation de la Covid-19. Août 2020.
 © Abhinav Chatterjee/MSF
L'éducateur en santé communautaire, Ganpat, lors des activités de promotion de la santé menées par MSF dans les bidonvilles de Govandi à Mumbai, afin de prévenir la propagation de la Covid-19. Août 2020. © Abhinav Chatterjee/MSF

Les équipes MSF ont relancé des activités de promotion de la santé et d’assainissement et d'accès à l'eau dans le centre de santé M-Est (MEW) de Mumbai. Elles fournissent notamment des informations sur les infections, la prévention et assurent la distribution de kits d’hygiène comprenant des masques. Ces mesures contribuent à atténuer la propagation du virus. 

Notes

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