Deux essais cliniques visant à documenter l'innocuité et l'efficacité de nouveaux traitements, plus courts et composés exclusivement de médicaments oraux pour les souches de tuberculose (TB) les plus difficiles à traiter, viennent d'être lancés par Médecins Sans Frontières (MSF), en collaboration avec le Conseil indien pour la recherche médicale (ICMR), l'Institut national de recherche sur le SIDA (NARI) et le département des services de santé du gouvernement du Maharashtra. Ces essais sont menés dans le cadre du partenariat endTB, conduit dans 17 pays et financé par UNITAID, dont l’objectif est d’accélérer et d’élargir l'accès à de meilleurs traitements pour les formes de la tuberculose résistantes aux antibiotiques.
L'Inde recense 27 % des 10 millions de patients atteints de tuberculose dans le monde, dont environ 130 000 sont atteints d’une forme multirésistante de la maladie (TB-MDR). Le pourcentage de patients guéris (48 %) y est encore plus faible que la moyenne mondiale (56 %). Pour la plupart des patients, le traitement de la TB-MDR dure entre 18 et 24 mois, avec la prise d’environ 14 000 comprimés et, dans certains cas, des injections quotidiennes douloureuses pendant six à huit mois, pouvant entraîner des effets secondaires extrêmement lourds tels que des psychoses aiguës ou une perte irréversible de l’ouïe. En Inde, la plupart des patients atteints de tuberculose multirésistante préfèrent consulter des médecins privés, dont la qualité varie très largement, dans des tentatives désespérées de guérir leur maladie, mais ne peuvent assurer une continuité du traitement, souvent trop coûteux.