Irak : face à la covid-19, soutenir les hôpitaux de Bagdad

Une patiente atteinte de covid-19 reçoit de l'oxygène, dans le service d'hospitalisation géré par MSF au sein de l'hôpital Al-Kindi, à Bagdad.
Une patiente atteinte de covid-19 reçoit de l'oxygène, dans le service d'hospitalisation géré par MSF au sein de l'hôpital Al-Kindi, à Bagdad. © Hassan Kamal Al-Deen/MSF

Deux ans après le début de la pandémie de covid-19, les équipes de Médecins Sans Frontières continuent d’apporter leur soutien aux hôpitaux de Bagdad, la ville la plus durement touchée par le virus en Irak.

« Lorsque les premiers cas de covid-19 sont apparus en Irak en mars 2020, les chiffres ont rapidement augmenté et les soignants ont très vite été débordés », explique le docteur Daniel Uche, chef de l'équipe médicale d'urgence à Bagdad pour MSF.

 En avril 2020, les équipes ont commencé à soutenir l'hôpital Ibn Al-Khateeb, puis celui d’Al-Kindi en juin de la même année, deux des principaux centres covid-19 de la capitale irakienne. Elles ont dispensé des formations sur les mesures de prévention et de contrôle des infections et sur la gestion du triage.  Elles ont également apporté un soutien en santé mentale, afin d’aider patients et soignants à affronter le virus.

Face à l’augmentation rapide du nombre de cas, les équipes ont directement pris en charge les patients au sein de l’unité de soins intensifs de l’hôpital Al Kindi. De septembre 2020 à octobre 2021, elles ont fourni des soins vitaux,  des soins de santé mentale et de la physiothérapie aux patients affectés par la covid-19. La capacité des soins intensifs, initialement de 24 lits, a été augmentée à 36 puis à 52 lits. Au total, 934 personnes gravement malades ont été soignées par MSF à l'hôpital Al-Kindi, réduisant le taux de mortalité moyen des personnes atteintes d'une forme sévère de la covid-19 reçues à l'hôpital de 40%.

« La plupart des personnes admises dans l'unité nous arrivaient à un stade très avancé de la maladie et déjà dans un état critique, raconte le Dr Uche. Ils avaient tout essayé à la maison et ne venaient que lorsqu'ils n’avaient plus d’autres alternatives. »

Face à la saturation des services sanitaires, les autorités n’ont pas eu d’autres choix que celui de transformer d’autres établissements de santé en centres de traitement de la covid-19. « En conséquence, certains soins réguliers ont dû être interrompus dans de nombreuses structures de la ville, avec un impact sur les patients souffrant d'autres problèmes de santé », ajoute Daniel Uche.

Avec l’arrivée du nouveau variant Omicron, le nombre de cas de covid-19 a de nouveau augmenté dans le pays. Avec seulement 15% de sa population vaccinée et des mesures de prévention peu suivies, l’Irak risque de faire face à une nouvelle vague. La préparation du système de santé est donc cruciale, d’autant plus qu’une part importante de la population irakienne est atteinte de maladies chroniques, comme l'hypertension, le diabète et les maladies pulmonaires, la rendant plus vulnérable à la covid-19. C’est pour y faire face que MSF soutient à présent l'hôpital Al-Shifaa, situé au sein du complexe hospitalier de Medical City.

« Nous y prenons actuellement en charge les patients atteints de covid-19 dans l'unité de soins intensifs et nous réalisons des formations et un encadrement sur le terrain du personnel de santé », détaille le chef de l’équipe médicale d’urgence. 

Par ailleurs, les équipes ont mis en place des activités de sensibilisation et de promotion de la santé dans l'hôpital Al-Shifaa, pour lutter contre la désinformation et les rumeurs circulant autour du virus, en soutien au ministère de la Santé.

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