En fermant ses ports, l’Italie a joué avec la vie de 630 rescapés
Pendant le week-end du 9 et du 10 juin, le navire de recherche et de sauvetage en mer l’Aquarius, affrété par SOS Méditerranée en partenariat avec MSF, a secouru plus de 200 personnes et en a recueilli 400 autres, transbordées par des navires des garde-côtes italiens. Alors que le sauvetage et le transfert des 630 passagers avait été initié et coordonné par le Centre de coordination des secours maritimes italien (IMRCC), les autorités italiennes ont refusé que l’Aquarius accoste dans le port italien le plus proche, dans un geste de rupture avec les lois internationales et les pratiques prévalant jusqu’alors. Malte, qui disposait du port le plus proche a également refusé le désembarquement de l’Aquarius, en rejetant la responsabilité sur l’Italie.
Le 11 juin, le gouvernement espagnol est intervenu en offrant à l’Aquarius la possibilité de désembarquer à Valence, 1300 kilomètres plus loin.
MSF a insisté auprès des autorités italiennes afin qu’elles autorisent l’Aquarius à accoster dans le port le plus sûr et le plus proche, comme le prévoit le droit maritime international. L’ONG a fait valoir les risques qu’un voyage de plus de quatre jours ferait prendre à ses 630 passagers, sur un bateau surchargé, avec des vivres et des possibilités de mise à l’abri limitées.