Justement, prenons le cas d’un jeune homme ou femme qui traverse la Méditerranée pour tenter de rejoindre l’Europe, et dont l’embarcation est interceptée par les garde-côtes libyens. Qu’est-ce qu’il se passe pour cette personne aujourd'hui ?
Les personnes interceptées en mer par les garde-côtes libyens sont débarquées sur la côte libyenne, et transférées dans des centres de détention. Il y a douze sites de débarquement, auxquels ont accès des équipes du HCR et de l’OIM, qui se les partagent et réalisent un screening médical. Les rescapés sont ensuite emmenés et en théorie transférés dans les centres de détention, sans attention spécifique pour les personnes les plus particulièrement vulnérables.
Celles-ci devraient pourtant bénéficier d’un traitement spécifique dès cet instant et éviter la détention arbitraire qui les fragilise encore davantage. Or, nous continuons de voir de jeunes enfants dans les centres de détention emmenés là après que leur embarcation a été interceptée en mer. Il faut aussi garder en tête la porosité qui peut exister entre les réseaux officiels et ceux plus officieux et clandestins. Tout est possible, et une personne qui est ramenée en Libye depuis la mer peut très bien se retrouver à nouveau très rapidement dans les mains de trafiquants : pour certains les tortures vont recommencer.