Tous les faits entourant le sauvetage puis la saisie du navire Open arms en Sicile n’ont pas encore été complètement établis, mais il est clair que cela s’inscrit dans une longue série de mesures visant à entraver et criminaliser le travail des ONG, y compris MSF, qui sauvent les migrants et réfugiés en détresse.
L’imposition d’un code de bonne conduite pour les ONG et l’exploitation politique d’enquêtes criminelles qui, sur la base de faits non vérifiés, jettent le discrédit sur ces ONG, avaient déjà directement entamé l’été dernier la capacité des acteurs humanitaires, de plus en plus impliqués après l’arrêt de l’opération Mare Nostrum, à assurer le déploiement de secours en mer Méditerranée.
« Il y a une coopération particulièrement dérangeante qui s’est installée entre les gouvernements européens et les garde-côtes libyens. Cela passe par des formations régulières, des dons et matériels, et offre aujourd’hui à ces derniers la possibilité d’intervenir jusque dans les eaux internationales et ce dans l’objectif désormais assumé d’intercepter et de renvoyer ces personnes en Libye », déclare Anne-Marie Loof.
« Les migrants et réfugiés ne peuvent en aucun cas être ramenés et coincés en Libye. Tout devrait être fait pour leur permettre de fuir les violences régulièrement rapportées, d’avoir accès à des alternatives sûres et légales mais clairement ce n’est pas la priorité des gouvernements européens » conclut Anne-Marie Loof.
L’Aquarius, désormais seul navire de recherche et de sauvetage encore actif en Méditerranée, opéré conjointement par SOS MEDITERRANEE et MSF, continuera ses opérations pour porter secours à ces milliers de personnes en danger.