Libye : MSF peut de nouveau travailler auprès des migrants dans les centres de détention de Tripoli

Les détenus passent des mois en détention sans savoir quand ils seront relâchés.
Des détenus dans un centre de détention de Tripoli. Libye. 2017. © Guillaume Binet/Myop

MSF a repris son travail dans deux centres de détention de Tripoli, après trois mois d'interruption due à une série d’épisodes de violences contre les réfugiés et les migrants. Un accord a été trouvé avec les autorités libyennes concernant les garanties minimales nécessaires à l'intervention de MSF. Les équipes ont également repris leurs activités dans un troisième centre de détention, auquel elles n'avaient plus eu accès au cours de cette période.

Cette évolution intervient après des récents pourparlers entre MSF et la Direction de la lutte contre les migrations illégales libyenne (DCIM). L’association a reçu l'assurance que certaines conditions seraient remplies dans les centres de détention, permettant à MSF de reprendre ses activités, conformément à ses principes de respect de l'éthique médicale et humanitaire.

Ainsi, il a été conclu que l’usage de la violence contre les personnes détenues serait prohibé et que la sécurité des équipes MSF serait assurée. Le personnel médical de l’association peut désormais accéder sans entrave et durablement aux centres de détention et les personnes détenues peuvent avoir accès librement à des soins médicaux. Enfin, le secret médical concernant les personnes détenues sera respecté.

Le 15 septembre, les équipes de MSF ont repris les visites dans les centres de détention d'Al-Mabani (Ghout al-Sha'al), Abu Salim et Shara Zawiya à Tripoli. Elles ont pu fournir des soins médicaux indispensables, comprenant un soutien psychosocial, aux hommes, femmes et enfants détenus dans ces établissements, qui n'auraient autrement qu'un accès très limité aux soins de santé.

Au cours de ces premières interventions, les médecins de MSF ont examiné et traité 404 patients, dont 30 enfants de moins de 15 ans, souffrant principalement de maladies de la peau, de troubles gastro-intestinaux et d'infections des voies respiratoires supérieures, et de pathologies associées aux mauvaises conditions dans lesquelles ils sont détenus. Les équipes médicales de MSF ont également facilité le transfert en urgence de 28 patients afin qu’ils reçoivent des soins médicaux d'urgence dans des cliniques soutenues par l’association.

MSF continue d'appeler fermement à la fin de ce système de détention arbitraire et illimitée en Libye. L’association réitère également ses appels à la libération de toutes les personnes emprisonnées dans ces centres de détention, et demande à ce qu'une assistance humanitaire et des services de protection adéquats leur soient fournis à leur libération. Un rapatriement volontaire urgent et une réinstallation hors de Libye doivent également leur être  proposés.

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