Sous la pression des groupes armés, 2 000 personnes ont dû quitter leur village (Dagodji, Fourou, Goundamtouskeli et Mandjebougou) en avril dernier pour trouver refuge dans la ville de Niafounké. Un chiffre qui a augmenté, jusqu’à atteindre 4 000 personnes au mois de juin. Dans la précipitation, les habitants ont laissé derrière eux leur famille, leurs biens, mais aussi leurs fermes et animaux. Certains ont préféré fuir pour éviter de se faire enrôler. D’autres, parfois accusés d’être complices, n’ont pas réussi à s’échapper à temps et continuent de vivre dans la peur d’être poursuivis.
Dépendantes de l’agriculture comme moyen de subsistance, ces familles n’ont plus de quoi vivre, ni rembourser d’éventuels prêts. Elles vivent dorénavant à Niafounké, entassées dans des salles de classe, dans des conditions de vie difficiles où la promiscuité et le manque d’hygiène favorisent la prolifération de certaines maladies. « Nous avons des cas croissants d'infections respiratoires (618 personnes soignées dont 51,6% d’enfants de moins de 5 ans), des affections dermatologiques infectieuses et des cas de diarrhées (158 personnes soignées dont 87 enfants de moins de 5 ans). Nous notons aussi des cas de malnutrition aiguë chez 66% des enfants dépistés. Nombre de déplacés, confrontés à la perte de leurs proches et de leurs biens, ont également besoin d’une assistance en santé mentale », explique le Docteur Baricomo Karembé, médecin clinicien sur le site des déplacés.