« Même si nous avons fourni 2 000 doses d'antitoxine diphtérique le mois dernier à Kano, s’en procurer a été l'un des plus grands défis de cette crise, explique le Dr Omar. Nous avons passé une commande supplémentaire urgente de 5 000 doses pour couvrir les besoins de nos projets, mais ce n’est toujours pas suffisant. »
Pour lutter contre l’épidémie, il est crucial d’intensifier les efforts visant à réduire la transmission de la maladie et à renforcer la préparation et la réponse aux épidémies au Nigeria. L’origine de l’épidémie est le faible taux de vaccination, puisque seulement 70 % des enfants ont reçu leur première dose de vaccin contre la diphtérie, le tétanos et la coqueluche. En 2021, on comptait 25 millions d’enfants non ou sous-vaccinés au Nigeria. Le financement des vaccins et les coûts de mise en œuvre sont un frein important. L’État de Kano aurait besoin de millions de doses pour cibler les groupes à risque. Une amélioration de la surveillance et de la recherche des cas contacts, ainsi que des mesures visant à renforcer le système de santé local, sont aussi nécessaires pour lutter contre l’épidémie.
À Maiduguri, dans l'État de Borno, MSF a ajouté une clinique de traitement de la diphtérie de 20 lits à son hôpital pédiatrique de Gwange, où plus de 110 personnes ont été prises en charge depuis janvier. Dans l'État de Kano, les équipes MSF ont accueilli 6 707 personnes présentant des cas suspects ou confirmés de la maladie depuis janvier, travaillant dans des centres de traitement d'une capacité totale de 147 lits. Dans l'État de Bauchi, MSF a déjà traité 21 cas de diphtérie lors de sa visite médicale habituelle à Ganjuwa, et surveille la situation dans cette localité ainsi qu’à et à Jama'are, se tenant prêt à démarrer des activités de prise en charge si nécessaire.