Combler les lacunes
Le nombre insuffisant d’infrastructures dédiées à l'approvisionnement en eau et à son assainissement oblige souvent la population à s’adapter, en adoptant parfois des pratiques qui peuvent s’avérer dangereuses. « Quand l’eau est disponible, on l’achète, mais si elle ne l’est pas, on est obligé d’attendre l’aide des organisations ou de collecter l’eau de pluie grâce à des récipients, explique Hussain Muhammad, qui habite un camp de déplacés du gouvernorat d’Idlib. Le problème, c’est que la pluie coule par les toits des tentes, qui ne sont pas propres. Et cette eau, qui n’est pas bonne, est utilisée pour boire ou se laver. Cela provoque des maladies, des irritations, de la gale et des boutons. De plus, elle contient du calcaire et du sable. Nous avons utilisé cette eau et mon fils d’un an a développé une maladie des reins. On m’a dit de lui acheter des bouteilles d’eau, mais je n’en avais pas les moyens. »
En réponse à cette crise hydrique et sanitaire sévère, les équipes de MSF ont mis en place une réponse complète en matière d’activités liées à l’assainissement, l’hygiène et l’accès à l’eau. Au printemps 2021, alors que le manque de fonds devenait de plus en plus évident, les équipes ont pris la décision d’augmenter de façon temporaire le volume de ces activités. « Nous avons doublé le nombre de camps dans lesquels nous intervenons au sein du gouvernorat d’Idlib », explique Ousama Joukhadar, responsable logistique de MSF pour la Syrie.
MSF propose actuellement des services d’assainissement et d’acheminement de l'eau et dans près de 90 camps dans le nord-ouest de la Syrie, dont bénéficient près de 30 000 personnes déplacées. Les activités menées par nos équipes incluent la distribution de kits d’hygiène, le traitement et la distribution d’eau potable, la collecte de déchets, la mise en place de canalisations et d’égouts, la construction et la réhabilitation de latrines, ainsi que des activités communautaires de promotion de la santé.