Nord-est du Nigeria : porter assistance à la population avant l’arrivée des pluies

Anticipant l’accroissement des besoins humanitaires et médicaux nos équipes renforcent l’aide qu’elles apportent dans les zones difficilement atteignables de l’Etat de Borno au Nigeria.
Anticipant l’accroissement des besoins humanitaires et médicaux, nos équipes renforcent l’aide qu’elles apportent dans les zones difficilement atteignables de l’Etat de Borno, au Nigeria. © Sylvain Cherkaoui

Anticipant l’accroissement des besoins humanitaires et médicaux qui se profile avec la saison des pluies, les équipes de MSF renforcent  leur aide dans les zones difficilement atteignables de l’État de Borno, au Nigeria.

Avec l’arrivée de la saison des pluies, la campagne se transforme en marécage boueux et les routes disparaissent sous l’eau, rendant inaccessibles certaines régions. La ville de Rann, déjà isolée, se transformera en île, privant ainsi environ 40 000 habitants ou déplacés d’aide, qui doit impérativement être déployée en amont.

Devancer la saison des pluies

La saison des pluies coïncide avec l’augmentation des taux de malnutrition et le pic de paludisme. En prévision, MSF déploie actuellement des équipes mobiles qui commencent à fournir un support médical et logistique à Rann, Banki et Damasak. Pendant la saison des pluies, sur ces trois sites, les équipes continueront de dépister et traiter les enfants malnutris. Les déplacés, dont les conditions de vie sont déjà précaires, dépendent de la poursuite des distributions de nourriture pour éviter les risques de malnutrition.

Les équipes dispenseront également des consultations, distribueront des traitements préventifs contre le paludisme, des moustiquaires et du savon et travailleront à améliorer l’accès à l’hygiène et à l’eau.

Lorsque MSF a commencé ses activités à Rann en janvier, on comptait un seul litre d’eau disponible par jour et par personne, un chiffre bien en deçà des seuils d’urgence. MSF et d’autres organisations ont amélioré l’acheminement de l’eau, permettant aux résidents de Rann d’accéder aujourd’hui à 10 ou 15 litres d’eau par jour. Mais les équipes estiment qu’il n’y a qu’une latrine pour 279 personnes, alors que les standards recommandent une latrine pour 20 personnes maximum, et craignent que ce manque ne conduise à des épidémies.

La ville de Rann sera coupée du monde lors de la saison des pluies qui approche. © Sylvain Cherkaoui

La ville de Rann sera coupée du monde lors de la saison des pluies qui approche. © Sylvain Cherkaoui

Éviter les maladies hydriques

« L’insécurité et les défis logistiques rendent difficile l’acheminement de l’aide vers ces endroits, mais nous travaillons dur pour mettre en place ces activités avant la pluie », explique le Dr Moussa Sow, coordinateur des équipes mobiles MSF.

La semaine dernière, une deuxième équipe mobile a commencé à distribuer des traitements préventifs contre le paludisme à Barma, et se préparait à faire de même à Dikwa.
Une pluie plus intense signifie aussi un risque accru de maladies transmises par l’eau, comme le choléra. MSF a mis en place des plans d’interventions d’urgence dans certaines parties de l’État du Borno, dont la capitale Maiduguri.

Une épidémie d’hépatite E a déjà été déclarée dans certaines régions de cet État, notamment à Ngala, où MSF apporte déjà une réponse médicale. Mais la situation pourrait se détériorer si les camps de déplacés déjà surpeuplés sont inondés.

« Les populations qui vivent ici ont été contraintes de se déplacer et beaucoup d’entre elles ont été victimes de violence. Nos équipes feront tout leur possible pour s’assurer que les habitants ne souffrent ni ne meurent de maladies évitables », ajoute le Dr Sow.

Notes

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