Début janvier 2019, MSF a dû aussi intervenir à Maiduguri pour venir en aide aux personnes récemment déplacées, en offrant des soins médicaux, en distribuant des couvertures et du savon et en construisant des latrines. Car plus de 8 000 personnes sont arrivées à Maiduguri ces dernières semaines, après avoir fui un regain de violence dans le nord de l’État de Borno.
« L’intensité de la crise et ses conséquence humanitaires n’ont pas diminué alors que beaucoup de personnes qui ont besoin d’une aide n’en reçoivent pas », ajoute Luis Eguiluz. Par ailleurs, selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires (OCHA), 800 000 personnes vivent dans des zones inaccessibles aux organisations humanitaires.
Alors que peu d’éléments sont disponibles sur leurs conditions de vie et leurs besoins, la situation des personnes arrivant de ces régions est, par endroits, extrêmement préoccupante. Une étude épidémiologique menée par MSF en septembre 2018 a montré que 8,2 % des enfants qui étaient arrivés à Bama depuis mai 2018 souffraient de malnutrition aiguë sévère et 20,4 % de malnutrition aiguë globale, des chiffres bien au-delà du seuil d'urgence. Ces taux alarmants reflètent très probablement des conditions de vie désastreuses et les besoins importants des personnes vivant dans des zones en proie à l’insécurité où les organisations humanitaires ne peuvent aller.