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Gaza : un rapport de MSF dénonce la campagne
de destruction totale menée par Israël

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« On aurait dit la fin du monde » - conflit invisible dans le nord du Mozambique

Metuge, Cabo Delgado Province, Mozambique
Une dame en train de cuisiner dans le camp de Metuge, au Mozambique. En juin 2020, la ville de Metuge accueillait plus de 25 000 personnes déplacées. Certaines personnes ont pu bénéficier de tentes mais l'espace demeure exigu et abrite parfois jusqu'à 15 personnes. De nombreuses familles vivent encore en plein air, dans des tentes de fortune construites à partir de bâches et de matériaux naturels trouvés dans la brousse. © MSF

Depuis février 2020, la province de Cabo Delgado, dans le nord du Mozambique, est le théâtre d'un conflit violent ayant forcé des centaines de milliers de personnes à fuir. Des villes entières sont incendiées et pillées alors que groupes armés et forces gouvernementales s'affrontent pour le contrôle de la région, riche en ressources naturelles. Le 28 mai 2020, habitants et personnels MSF ont été pris entre deux feux à proximité du centre de santé de Macomia.

Le niveau de violence contre les civils et les forces gouvernementales ne cesse d'augmenter dans la province de Cabo Delgado, dans le nord du Mozambique, alors que les attaques de groupes armés, dont certains ont prêté allégeance à l'Etat Islamique, se multiplient. Aujourd'hui, le nord du Mozambique est l'épicentre de tensions sociales et économiques qui ont des conséquences dévastatrices sur la population. 

© Audrey Hulet/MSF
© Audrey Hulet/MSF

Le 28 mai 2020, la ville de Macomia est mise à sac. Quatre employés MSF travaillaient dans le centre de santé peu avant qu'il ne soit saccagé et incendié. « Je me suis enfui quand j'ai entendu des coups de feu autour de Macomia. La seule option était de s'échapper par la brousse derrière l'hôpital. Toute la ville courait dans cette direction. Nous étions au moins un millier de personnes. On aurait dit la fin du monde » décrit avec horreur un membre de l'équipe MSF, pris entre les tirs.  

Ce jour-là, vingt-sept employés de l'association vivant à Macomia ont fui avec la population, en évitant les balles perdues alors que les combats s'intensifiaient autour d'eux. Alors que les insurgés entraient dans le village, toutes les routes ont été bloquées à l'entrée et à la sortie de Macomia.  Si aucune perte humaine n'est à déplorer parmi le personnel, le traumatisme est important. 

« Les gens couraient à travers une forêt dense - des endroits où aucun être humain n'était allé auparavant. C'était une végétation sauvage avec beaucoup d'épines. Beaucoup d'enfants se sont perdus dans la panique. J'ai vu une femme avec un bébé qui essayait de descendre la colline. Elle a été obligée de poser son enfant pour descendre une corniche. À ce moment-là, des tirs ont éclaté à proximité. Elle hurlait à l'aide, implorant qu'on lui passe son bébé mais personne ne pouvait l'aider. Les gens couraient, terrifiés ».

29 000 personnes privées de soins

Aucun rapport officiel n'a pu établir de bilan du nombre de victimes civiles de cette attaque. Certaines informations - non confirmées - font état d'au moins 15 morts, dont plusieurs enfants. Certains sont morts de faim dans la brousse, après plusieurs jours d'attente pour échapper aux combats. 

Après le passage du cyclone Kenneth dans le nord du Mozambique en avril 2019, MSF avait contribué à la reconstruction et à la rénovation du centre de santé et du laboratoire médical de Macomia. Tous deux ont été complètement saccagés. MSF a décidé de suspendre ses opérations, compte tenu des risques sécuritaires.  

Alors que la situation de milliers de Mozambicains dans le nord du pays est déjà précaire - faible accès aux soins de santé et mauvaises conditions de vie - ce conflit violent prive désormais 29 000 personnes de services de santé essentiels.

Notes

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