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Ouganda : que fait MSF, un mois après la déclaration de l’épidémie d’Ebola ?

Vue de la ville de Mubende dans laquelle MSF soutien le ministère de la Santé d'Ouganda dans sa réponse à l'épidémie d'Ebola. 2022.
Vue de la ville de Mubende dans laquelle MSF soutien le ministère de la Santé d'Ouganda dans sa réponse à l'épidémie d'Ebola. 2022. © MSF/Sam Taylor

Depuis le 20 septembre 2022, jour de la déclaration de l’épidémie d’Ebola en Ouganda, MSF se mobilise aux côtés du ministère de la Santé pour soutenir la prise en charge médicale dans le pays. Entre le début de l’épidémie et le 23 octobre, 90 cas d'Ebola ont été confirmés et 28 personnes ont succombé au virus. 32 autres se sont rétablies et sont sorties des centres de traitement.

Compte tenu des défis posés par l’absence de vaccin ou de traitement homologués contre le virus Ebola de souche Soudan et sur la base de l’expérience acquise lors de précédentes épidémies, MSF articule son intervention autour de trois axes.

Les équipes, composées de médecins, infirmiers, logisticiens, spécialistes de la prévention et du contrôle des infections (PCI) ou encore de la promotion de la santé, sont actuellement à l’œuvre afin de limiter la propagation du virus, de réduire la mortalité et de faciliter le suivi épidémiologique, ainsi que la recherche et l’innovation sur la maladie.

« Pour lutter contre le développement de l’épidémie, l’un des objectifs cruciaux est de réussir à réduire le délai entre la déclaration des premiers symptômes chez les personnes malades et leur prise en charge. Nous savons en effet que plus les malades sont pris en charge tôt, plus leurs chances de survie sont grandes et moins il y a de risque de propagation de la maladie », explique Denis K. Mbae, coordinateur des activités externes.

Vue de l'unité de traitement de Madudu. Ouganda. 2022.
 © MSF/Sam Taylor
Vue de l'unité de traitement de Madudu. Ouganda. 2022. © MSF/Sam Taylor

Dans le district de Mubende, épicentre de l’épidémie, plusieurs équipes de MSF sont actuellement déployées au plus près des patients. Certaines d’entre elles se rendent par exemple dans des centres de santé ou des écoles par lesquelles les personnes malades d’Ebola sont passées pour soutenir la prévention et le contrôle des infections, ou prodiguer des conseils en matière de promotion de la santé. Elles aident aussi, médicalement et socialement, les personnes tenues de s’isoler pendant 21 jours, lorsqu’elles ont été en contact avec un malade d’Ebola, via des distributions de biens de première nécessité comme des produits d’hygiène, de la nourriture ou des moyens de communication. Ce soutien a pour but de compenser une perte d’activité ou de revenus et de permettre à la personne de pouvoir s’isoler dans des conditions acceptables.

Des promoteurs de santé MSF participent également à l’identification et au suivi des personnes-contacts afin d’identifier rapidement celles à risque, de les sensibiliser sur la façon de se prémunir de la maladie et sur la conduite à adopter en cas de symptômes. Enfin, MSF se prépare à soutenir les centres de santé affectés pour les aider à offrir des soins de santé primaire gratuits pour la population des zones touchées par l’épidémie.

En parallèle, l’association maintient son soutien au ministère de la Santé ougandais dans le traitement médical des personnes malades dans le district de Mubende, qui reste l’épicentre de l’épidémie. Les équipes MSF ont construit un centre de traitement Ebola de 40 lits dans la ville de Mubende, pour prendre en charge les personnes confirmées, et continuent la construction d’un deuxième centre de 40 lits, qui aura la capacité de fournir des soins intensifs. Une unité de traitement de 8 lits a été construite à Madudu pour les personnes malades, à un stade moins avancé. Elle accueille actuellement ses premiers patients.

Vue de l'unité de traitement de Mubende. Ouganda. 2022. 
 © Augustin Westphal/MSF
Vue de l'unité de traitement de Mubende. Ouganda. 2022.  © Augustin Westphal/MSF

« En plus de la construction de ces unités, nous avons réalisé des donations de médicaments et d’équipements de protection, et dispensé des formations au personnel médical qui travaille à l’intérieur des structures de santé, notamment sur la prise en charge des malades, mais aussi sur les mesures d’hygiène à mettre en œuvre, ce qui est crucial pour éviter les transmissions nosocomiales. Nous avons également mis à la disposition du ministère de la Santé du personnel MSF expérimenté dans la gestion des cas de fièvre hémorragique, comme des médecins ou des infirmiers », explique Denis Basdevant, coordinateur de projet pour MSF à Mubende.

À Kampala, la capitale du pays, l’association va également mettre en place des interventions similaires : des actions de promotion de la santé, du soutien social aux personnes-contacts, une aide aux structures de santé en matière de prévention et de contrôle des infections et un appui aux soins de santé non liés à Ebola. MSF devrait aussi bientôt s’investir dans la prise en charge des malades.

Par ailleurs, Épicentre, le partenaire de recherche épidémiologique de MSF, collabore avec le ministère de la Santé pour soutenir les activités de surveillance liées à l'évolution du virus et le contrôle et la prévention des infections.

Enfin, MSF a fait part de son intérêt et de sa disponibilité pour participer à la recherche qui va débuter dans les prochaines semaines concernant les vaccins et traitements pour le virus Ebola de souche Soudan. « L’approbation de vaccins et de traitements efficaces contre la souche Zaïre d’Ebola, qui s’était propagée en 2018-2019 en République Démocratique du Congo, et la gestion des épidémies qui ont suivi, ont été des outils cruciaux dans le contrôle de la propagation du virus. Or, nous savons que des vaccins peuvent être développés et testés en avance, mais seulement pour déterminer leur innocuité. Leur efficacité ne peut être testée que pendant une épidémie. À ce titre, et comme ce fut le cas lors des essais cliniques menés pour les deux vaccins et traitements contre la souche Zaïre en RDC en 2019, MSF est prête à s’investir massivement dans cette recherche », détaille John Johnson, Référent vaccination et réponse aux épidémies chez MSF.

Notes

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