Pris au piège dans un labyrinthe administratif, à la rue, ces mineurs se voient condamnés à vivre dans l’attente et l’angoisse de décisions qui pèsent lourdement sur leur avenir. Cette situation a notamment des conséquences sur leur santé mentale, comme le remarque Mélanie Kerloc’h, psychologue pour MSF à Pantin : « peu ont été à la rue dans leur propre pays. [En France,] ils sont quotidiennement exposés à de multiples risques liés à cet environnement, sans répit physique. Quant à leur psychisme, il est en permanence en alerte, sur le mode de la survie. »
Azad, un jeune Afghan interrogé pour le rapport, établit par exemple un lien entre son stress quotidien et ses pratiques d'automutilation. « C’est une situation difficile pour nous. Le stress est très présent et je ne connais aucun moyen d’arranger les choses. Je n’ai pas de logement fixe, pas de stabilité, pas de sécurité. Personne ne veille sur moi. »