Depuis le mois de décembre 2020, environ 280 000 personnes ont fui leur foyer à cause des violences en Centrafrique. Certains groupes, dont les musulmans et les Peuls, sont particulièrement stigmatisés et violentés. Partis dans la précipitation, ils ont tout laissé derrière eux : des familles entières errent dans des camps ou des bâtiments de fortune en ville, d'autres se cachent dans la brousse.
À Grimari, dans le centre du pays, environ 8 000 personnes déplacées ont trouvé refuge à l'hôpital local depuis la fin du mois de décembre et 3 000 autres sont arrivées des régions voisines à la mi-février. À Bossembélé, dans l’ouest de la RCA, 1 200 hommes, femmes et enfants se sont regroupés autour de l’hôpital tandis que le reste des 80 000 habitants de la ville a fui loin de la route principale. Les équipes MSF ont également constaté qu’environ 3 600 personnes avaient été déplacées autour et à l’intérieur de la ville d’Ippy.
« Nous avons entendu des rumeurs concernant l'arrivée imminente d'hommes armés et nous avons fui avec femmes et enfants, ainsi que quelques biens, notamment une partie des récoltes, raconte Bruno, qui vit dans le village de Ngreko, près de Grimari. Ils voulaient que nous restions pour combattre à leurs côtés. » Rattrapé alors qu’il se cachait dans la brousse, l’homme a été pris en otage et battu.
Les violences ont lourdement affecté les moyens de subsistance de la population. Le bétail a été tué ou volé, les champs n’ont pas été cultivés en raison de l’insécurité et de nombreuses maisons ont été complètement brûlées.