Depuis le début de l’année, nous avons ainsi pu observer des tirs croisés, des explosions de grenades à l’intérieur des camps, de jour comme de nuit. Nous avons recensé 24 incidents impliquant des tirs d’obus à l’intérieur ou autour des camps où nous travaillons et les équipes de MSF ont reçu 101 blessés légers, dont 70 % de civils à l’hôpital de Kyeshero, transférés par le Comité International de la Croix-Rouge (CICR) qui prend en charge les patients blessés par arme les plus graves.
Nous nous inquiétons également de retards dans la prise en charge médicale des patients et patientes qui ont peur de se déplacer, d’être attaqués ou encore violés. Dans les camps de Shabindu, Rusayo et Elohim, nous avons pris en charge plus de 1 700 survivantes de violences sexuelles en avril. Dans 70 % des cas, ces violences sont commises sous la contrainte d’une arme. MSF fournit des soins médicaux et psychologiques aux survivantes, mais les possibilités d'orientation vers une aide juridique, des abris sûrs et d'autres services de protection sont très limitées. Si la majorité des femmes victimes de violences sexuelles prises en charge par nos équipes rapportent avoir été violées lors de la collecte de bois de chauffage, on observe de plus en plus d’agressions à l’intérieur même des camps. Des cas de viols collectifs ont également été rapportés.