« Lorsque nous avons entendu des coups de feu, nous avons commencé à courir, explique Amade*, un agriculteur âgé de 60 ans, qui vit désormais dans un camp de déplacés à Macomia. C’était la quatrième fois que les habitants de mon village fuyaient les attaques depuis 2020. Nous n’avons rien à manger. J’ai perdu tellement de poids que je ne reconnais même plus mon corps. La nuit, je n’arrive pas à dormir. J’ai faim et je suis hanté par les souvenirs des attaques. »
En janvier 2024, Macomia comptait 76 000 personnes déplacées, qui avaient rejoint le district ces dernières années pour échapper aux attaques. En février, 3 600 nouvelles personnes les ont rejointes. « Les dernières attaques ont été les plus brutales, car elles se sont répétées pendant deux semaines. Nous avons tout perdu, déplore Ernestina, une sage-femme qui habitait un village à 40 km de Macomia. C’est la troisième fois que je suis obligée de fuir mon foyer et aujourd’hui, je vis dans un centre pour déplacés à Macomia. J’aide les femmes enceintes de ma communauté et j’oriente les cas les plus compliqués vers la clinique MSF. Ce travail m’aide à rester debout. »