L'hépatite E est une infection virale très contagieuse qui se transmet principalement via l'eau contaminée. Elle constitue une véritable menace pour les personnes vivant dans des environnements surpeuplés et insalubres. Cette maladie, provoquant une inflammation du foie, est particulièrement dangereuse pour les femmes enceintes, chez qui elle peut être fatale.
Les équipes MSF qui travaillent dans les camps d'Adré, d'Aboutengue, de Metché et d'Al-Acha ont constaté une recrudescence des cas d'hépatite E, directement liée à un manque d'infrastructures d'hygiène et à un accès limité à l'eau potable. A ce jour, MSF a enregistré 954 cas d'hépatite E parmi les réfugiés, dont six femmes enceintes. La plupart des cas (469) ont été recensés dans le camp d'Adré, où 160 000 personnes attendent d'être relogées dans des camps mieux adaptés, mais les équipes MSF ont également relevé 264 cas dans les camps d'Aboutengue, 132 dans celui de Métché et 41 dans celui d'Al-Acha.
Dans ces camps, les infrastructures d’hygiène manquent cruellement : à Adré, on compte une latrine disponible pour 677 personnes, et dans le camp de Metché, une latrine pour 225 personnes. « La situation est désastreuse dans tous les camps, déclare Erneau Mondesir. Si nous n'agissons pas rapidement pour améliorer les infrastructures d'hygiène et l'accès des populations à l'eau potable, nous risquons d'assister à une recrudescence des maladies évitables ainsi qu’à des décès. »
MSF fournit actuellement plus de 70 % de l'eau dans les camps d'Adré, d'Aboutengue, de Metché et d'Al-Acha. Malgré ces efforts, les gens ne reçoivent que 11 litres d'eau potable par jour, ce qui est bien inférieur aux 20 litres par personne et par jour recommandés dans les situations d'urgence.