Malheureusement, rien de tout cela n'est nouveau pour elle. C'est la troisième fois qu'elle subit un déplacement forcé. Elle avait déjà fait face à une situation identique en 2007 et en 2012.
« Tout au long de ma vie, j'ai beaucoup souffert. Depuis que j'ai sept ans, la même histoire se répète sans cesse. J'ai été déplacée pendant longtemps à cause de la guerre. J'ai perdu mes biens, mes terres agricoles, tout… J'ai des enfants, mais je ne sais même pas comment je vais les nourrir. »
Tanguina se trouve désormais dans l'un des campements pour personnes déplacées de Kabo, appelé site B. Son coordinateur, Gotologue Auguste, estime qu'il y a plus de 4 200 personnes qui y vivent.
Le site B est désormais indissociable du reste de Kabo. La majorité des centaines de petites maisons rondes aux toits d’herbe, faites de briques séchées au soleil, sont là depuis des années. Au fur et à mesure que les gens quittent les maisons, celles-ci sont à nouveau rapidement occupées par des personnes déplacées récemment arrivées comme Tanguina, qui a récupéré une hutte d'une pièce.
MSF travaille en RCA depuis 1997. En plus de la présence d’une équipe mobile d’urgence, 13 projets réguliers sont actuellement en cours, à Bangui, Bria, Bangassou, Bambari, Kabo, Batangafo, Paoua, Bossangoa et Carnot. Depuis que le conflit s'est intensifié à la fin de l’année 2020, MSF a œuvré pour assurer la continuité des soins dans tous ses projets et a lancé des projets d'urgence dans les zones touchées par le conflit de Boguila, Bossembélé, Bouar, Grimari, Mbaiki, Damara, Boali, Dékoa, Liton, Kouango et Ippy.
*Le nom a été modifié pour préserver l'anonymat de l’interlocuteur