Les premiers retours sur l’efficacité des antiviraux à action directe démontrent que tous les génotypes d’hépatite C présents au Cambodge peuvent être traités, ce qui permet de supprimer les analyses préalables, puis de réduire le nombre de consultations de suivi et d’analyses complémentaires, en raison d’une très bonne adhésion au traitement. « De nombreuses personnes vivent dans la pauvreté au Cambodge, précise le Dr Somalene Pa, qui a commencé à travailler sur ce projet en 2016. La réduction du nombre de consultations est une amélioration notable pour les patients, pour qui les transports sont parfois très onéreux. »
L’accès progressif à des tests de dépistage plus simples et plus rapides a également contribué à l’accélération du projet, et donc à élargir l’accès aux soins. Jusque-là, les outils nécessaires au diagnostic, un test sérologique puis un test PCR de confirmation, n’étaient disponibles que dans des laboratoires spécialisés privés. « Lorsqu’on a commencé, du fait de la complexité de l’accès au diagnostic complet de l’infection chronique, il fallait compter près de 140 jours entre le premier test positif de sérologie et la mise sous traitement. Ce délai a été réduit à cinq jours grâce à la disponibilité du test rapide de diagnostic de confirmation PCR », explique Mickael Le Paih. Les équipes MSF dépistent ainsi quelque 42 000 personnes et en traitent plus de 8 000 en 2018.
Cette simplification du dépistage, du diagnostic et du traitement a permis d’amener la prise en charge au plus près des patients, aussi bien à Phnom Penh que dans des villes beaucoup plus petites. Au Cambodge, 76 % de la population vit dans des zones rurales avec un accès limité aux soins.