« Nous sommes choqués et profondément attristés par la mort tragique de notre collègue Peter. Nous adressons nos sincères condoléances à sa famille et à ses amis, a déclaré Federica Franco, cheffe de mission MSF au Soudan du Sud. Nous condamnons fermement les violences aveugles menées par les groupes armés qui ont tué et blessé de nombreux civils innocents à Leer, y compris les plus vulnérables, comme les enfants, les personnes âgées et les personnes handicapées. »
Depuis la reprise des combats, la clinique MSF de la ville de Leer a reçu plus de 30 blessés par balle, ainsi que plusieurs autres victimes de traumatismes, notamment des survivants de violences sexuelles. L'insécurité ayant entraîné l'évacuation de plusieurs organisations humanitaires à Leer, la clinique MSF reste l'une des rares structures de soins de santé entièrement opérationnelles de toute la province et la seule à fournir des soins d'urgence avancés.
Les premières évaluations font état de destructions à grande échelle, notamment à Adok, Pilleny, Thonyor et Touchria, où de nombreuses personnes ont été tuées, des maisons incendiées et des biens pillés. En conséquence, des milliers de personnes ont été déplacées de force, y compris des membres du personnel MSF. Les personnes déplacées ont trop peur pour rentrer chez elles. Et comme beaucoup d'entre elles ont perdu tous leurs biens, elles n'ont pas grand-chose à y retrouver. De nombreuses personnes ont cherché refuge dans les marécages, où elles risquent de contracter des maladies hydriques comme le choléra et la diarrhée, ainsi que le paludisme.
« Ils [les assaillants] tiraient et tout le monde a couru vers la zone des marais parce que nous fuyions pour notre vie. Les gens ont été massacrés, y compris les mères, les jeunes et les jeunes enfants, s'est exclamée Nyadeng*, une habitante âgée d'Adok. Quand nous sommes sortis, nous avons découvert que la zone avait été brûlée, ils ont pris les chèvres, le bétail et ont également pillé [les biens]. »