« Oula, ma fille de 7 mois, a la diarrhée, elle ne mange pas et pleure en permanence », s’inquiète Nasra, sa mère, elle aussi malade. Au cours de leur fuite jusqu’au Tchad, elles ont enduré traumatismes et privations. Tout en veillant Oula dans son lit d’hôpital, Nasra raconte qu’elle n’avait pas l’intention de quitter le Soudan et sa ville d'El-Geneina de nouveau en proie aux violences après le déclenchement du conflit entre les forces armées soudanaises et les forces de soutien rapide (RSF) au Soudan à la mi-avril. Mais les attaques s’intensifiant, elle a été contrainte de changer de quartier avec son nourrisson et sa fille aînée de 7 ans, ainsi qu’avec sa mère et quatre de ses sœurs. Elles se sont réfugiées dans un abri collectif où elles sont restées 40 jours avant qu’une milice ne les attaque en ne leur laissant que deux options : partir au Tchad ou mourir.
Nasra poursuit : « Nous avons fui en grands groupes et sur la route nous avons vu beaucoup de morts. Je ne peux pas oublier cette scène d’une mère avec deux enfants, ils étaient tous morts et empilés les uns sur les autres. » Elle explique que son groupe a été arrêté par des miliciens avant d'arriver à Adré, près de la ville d'Al Furqan : « Ils nous ont arrêtés, tabassés et humiliés. » À l’hôpital d’Adré, Nasara a trouvé sécurité et soin et elle est désormais rassurée sur l’état de santé de Oula. Les médecins lui ont confirmé qu’elle devrait aller mieux d’ici une semaine.