Urgence Gaza/Liban

Cisjordanie : Un rapport de MSF
documente l’escalade des attaques israéliennes
et entraves aux soins contre les structures médicales
et les soignants

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Syrie : MSF intervient dans la Ghouta orientale, en périphérie de Damas.

Mobile Clinics in East Ghouta
Abdullatif Bokay, responsable des activités de sensibilisation pour MSF fournit aux patients des informations essentielles sur les maladies non transmissibles (MNT). Cette sensibilisation aide les patients à mieux gérer leur maladie et favorise le dépistage précoce. © Omar Haj Kadour

Suite à la chute du régime de Bachar Al-Assad, Médecins Sans Frontières (MSF) a pu se rendre à Damas pour la première fois en plus de dix ans. Dans la Ghouta orientale, en périphérie de la capitale, les équipes ont mis en place des cliniques mobiles pour fournir des soins médicaux à une population épuisée par des années de guerre.

Après des années de bombardements intensifs et de siège total par les forces de l’ancien régime, la Ghouta orientale, une région située à 10 kilomètres de Damas, est dévastée. L’ancien verger de la capitale est aujourd’hui un territoire sans vie et en ruines. Malgré tout, des familles continuent d'y habiter et tentent de survivre dans des conditions extrêmement difficiles.

Les habitants manquent d'eau potable, de nourriture, d'infrastructures sanitaires et de chauffage pour leurs maisons, et sont ainsi exposés à de nombreux risques sanitaires. L’effondrement du système de santé pendant la guerre a entraîné d'énormes besoins médicaux et les services disponibles aujourd’hui restent désespérément limités.
« Des familles entières vivent dans les décombres de bâtiments détruits », explique Bilal Alsarakibi, référent médical de MSF en Syrie ajoutant que « les besoins médicaux sont énormes et la recherche de soins, une course désespérée

MSF a tenté d'atteindre la Ghouta orientale à de nombreuses reprises sous le régime de Bachar al-Assad mais nos équipes se sont vues systématiquement refuser l'accès à la zone.

A partir de janvier 2025, MSF a pu envoyer plusieurs équipes dans les différentes localités de la Ghouta, notamment à Douma, Harasta, Zamlka, Hamoria, Ain Tarma et Kafr Batna. Depuis le 21 janvier, elles ont mis en place des cliniques mobiles pour fournir à la population des consultations médicales et un soutien en santé mentale. Les équipes ont pris en charge 576 patients, dont 77 enfants de moins de cinq ans.

« Lorsque les gens tombent malades ou sont blessés, il leur est très difficile de se faire soigner, il n'y a pas d'ambulances et les médicaments sont trop chers », explique Mohammed Riad, un patient d'une clinique mobile MSF. « Les dispensaires mobiles sont une excellente idée.»

Nos équipes prennent en charge différentes pathologies, les plus courantes étant les infections respiratoires, l'asthme et les gastro-entérites liées à la contamination des aliments. Nous recevons également des personnes souffrant de maladies non transmissibles telles que le diabète, l'hypertension et d'autres maladies cardiovasculaires.

 

En 2013, les anciennes forces du régime de Bachar al-Assad ont assiégé la Ghouta et régulièrement  bombardée pendant plus de cinq ans. 
 © Omar Haj Kadour
En 2013, les anciennes forces du régime de Bachar al-Assad ont assiégé la Ghouta et régulièrement  bombardée pendant plus de cinq ans.  © Omar Haj Kadour

Avant la guerre qui a éclaté en 2011 en Syrie, la Ghouta orientale était un territoire verdoyant de 110 kilomètres carrés, parsemé d'arbres fruitiers et de fermes. En 2012, une partie des opposants au président Bachar al-Assad, les forces de l’Armée Syrienne Libre (ASL), lancent une offensive contre la capitale. La « bataille de Damas » est un échec. L’ALS, alors repoussée en périphérie, prend le contrôle de la Ghouta orientale. Le régime syrien impose alors un siège total de la zone, qui durera des années. Des bombardements terrestres et aériens incessants ont visé les habitations, les marchés et les hôpitaux, tout en bloquant délibérément l’entrée de nourriture, d'eau, de médicaments et de carburant. Les évacuations médicales des zones assiégées étaient impossibles même pour les patients qui avaient un besoin de soins médicaux vitaux.

Un rapport des Nations unies détaille le lourd tribut payé par la population de la Ghouta : entre le 18 février et le 11 mars 2018 seulement, l’intensification des attaques menées par les forces de l'ancien régime ont tué quelque 1 100 personnes et blessé 4 000 autres. Au même moment, les bombardements de Damas par différents groupes armés ont également fait des centaines de victimes.

« Au cours du siège de 2013, de nombreuses personnes ont été blessées et ont perdu des membres lors des frappes aériennes quotidiennes », explique Othman Al-Rifai, un habitant de la Ghouta orientale. « Les médecins ont fui à l'étranger et on voit encore aujourd’hui l’impact de ces années de guerre. »

Entre 2013 et 2018, ne pouvant pas travailler directement dans la Ghouta orientale, MSF a apporté un soutien à distance aux médecins syriens. Nos équipes ont envoyé du matériel médical, fourni un soutien financier et accompagné le personnel médical syrien avec des conseils techniques lorsqu’ils en avaient besoin. En 2013, MSF a ainsi soutenu 20 structures médicales dans la zone. Mais, au fil des années, avec l’intensification de la guerre, il n’en restait plus qu’une en 2018 - les 19 autres établissements ayant été détruits ou abandonnés lorsque les anciennes forces gouvernementales ont repris le contrôle de la région. A partir de là, il ne restait plus aucune possibilité de support.

Aujourd’hui, nos équipes mènent également une évaluation globale de la situation médicale et humanitaire dans la région pour mesurer l'ampleur des besoins de la population.

Notes

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