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Tchad : la santé de dizaines de milliers de réfugiés menacée par le manque d’eau

Dans le camp de Metché
Dans le camp de Metché, les gens installent leurs jerrycans pour faire la queue afin de collecter de l'eau potable au point de distribution de MSF. © Linda Nyholm/MSF

Depuis le mois d'avril 2023, et le début de la guerre au Soudan, près d'un million de personnes ont fui le pays en direction du Tchad voisin. 500 000 réfugiés se sont installés dans l'est du pays, où ils font face à des conditions de vie extrêmement difficiles et sont actuellement confrontés à un manque d’eau critique.

Les réfugiés soudanais et les rapatriés dans l'est du Tchad vivent dans des conditions désastreuses et manquent désespérément d'eau potable. Cette situation, couplée au manque de latrines et de gestion adéquate des déchets, présente un risque majeur pour la santé publique. Les équipes de Médecins Sans Frontières qui fournissent une assistance au sein de trois camps de la région frontalière constatent dernièrement une augmentation des affections cutanées, des infections gastro-intestinales et des diarrhées aiguës.

Le Tchad est depuis longtemps aux prises avec une pénurie d'eau, mais la pression sur les ressources dans certaines zones a désormais atteint un niveau critique. Malgré les efforts des équipes de MSF pour identifier et établir de nouvelles sources d'eau, il reste beaucoup d'incertitudes quant à la quantité et à la qualité de l'approvisionnement en eau souterraine disponible.

Pas assez d’eau pour boire

« La distribution d'eau est très loin de chez moi et je ramène deux jerrycans d'eau par jour pour une famille de huit personnes. L’eau propre sert uniquement à cuisiner, à boire et à se laver pour la prière. Nous nettoyons les vêtements et lavons nos enfants dans le cours d’eau. C’est la seule façon dont nous pouvons nous débrouiller, et parfois, nous n’avons même pas assez d’eau pour boire. »

Témoignage de Nadia Omar Mohammad, réfugiée soudanaise de 30 ans, habitant dans le camp de Metché

© Linda Nyholm/MSF

En collaboration avec les leaders communautaires, les équipes MSF chargées de l'eau et de l'assainissement tentent d'identifier et de mettre en place de nouveaux points de collecte et d'approvisionnement en eau afin d'augmenter sa distribution. Elles ont travaillé en urgence pour creuser des puits qui fournissent de l'eau potable aux réfugiés dans les camps d’Adré, d’Ourang et de Metché. 

Dans ce dernier, les 40 000 réfugiés présents reçoivent seulement six litres d'eau par personne et par jour, contre les 20 litres recommandés par l’Organisation mondiale de la Santé dans une situation d'urgence.

Les gens doivent marcher de longues distances pour aller chercher de l'eau aux points de distribution dans camp de Metché, au Tchad.
 © Linda Nyholm/MSF
Les gens doivent marcher de longues distances pour aller chercher de l'eau aux points de distribution dans camp de Metché, au Tchad. © Linda Nyholm/MSF

Au cours du mois dernier, 13 % des consultations à la clinique MSF de Metché étaient liées à des diarrhées et à des infections digestives. Une augmentation des cas particulièrement préoccupante chez les enfants de moins de cinq ans. Par ailleurs, au cours des quatre dernières semaines, 16% des patients souffraient d'infections oculaires ou de maladies de peau telles que des éruptions cutanées, des dermatites et de la gale. 

« Les maladies dont nous sommes témoins sont entièrement évitables, déclare Marina Pomares Fuentes, référente médicale MSF. C'est un cercle vicieux : l'eau insalubre et le manque de nourriture rendent les gens malades, mais sans eau potable, ils tombent encore plus malades. »

Notes

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