Zenaba, une jeune femme d’une vingtaine d’années, vit ici depuis deux ans après avoir quitté Mongo, une petite ville de la région du Guéra dans le centre du Tchad. « Nous sommes des cultivateurs. Les pluies étaient de plus en plus mauvaises, et nous avons eu plusieurs mauvaises récoltes, donc nous sommes venus à N’Djamena pour travailler et nourrir notre famille. Mon mari travaillait ici comme manœuvre sur des chantiers ou des marchés, pour charger et décharger des sacs de farine. Mais ces derniers temps, il n’a rien trouvé. Il vient de partir à Abéché [à 750 kilomètres de N’Djamena] pour chercher du travail. »
À l’intérieur de sa cabane, Zenaba prend soin de son dernier-né, un bébé de deux mois : « J’ai accouché de jumeaux, mais il ne me reste qu’un bébé, l’autre n’a pas survécu. Je travaille chez des particuliers, je fais le ménage, je lave leur linge. C’est comme ça que j’essaie de nourrir ma famille, mais pendant la grossesse, c’était très difficile », confie-t-elle.