J'ai vu la détresse, le manque d'espoir, la confusion et l’incompréhension. Ces personnes ont perdu des membres de leur famille et des amis, leur maison et l'avenir qu'ils avaient envisagé. J'ai vu la peur constante chez eux et la façon dont certains s'effondraient de terreur lorsque éclatait dans les airs le bruit des frappes aériennes.
Avant de me rendre à Kharkiv, j'ai passé quelques jours dans la ville de Vinnytsia, située loin de la ligne de front. Nous voulions entrer en contact avec des psychologues ukrainiens qui pouvaient aider les personnes déplacées (dont beaucoup souffrent de traumatismes psychologiques), transitant par cette ville pour trouver refuge à l'étranger. J'ai rencontré Olena, une psychologue ukrainienne. Son regard était vide pendant notre conversation. Des membres de sa famille étaient dans la ville assiégée de Marioupol et elle avait très peu de nouvelles d'eux.