Ukraine : retour sur une année d'interventions d'urgence

Cliniques mobiles près du front et dans les zones libérées

Actuellement, la priorité pour les équipes sur place est d’assurer la continuité des soins aux patients par le déploiement de cliniques mobiles dans les zones proches des lignes de front ou dans les zones  libérées. Dans le sud-est du pays, MSF a notamment développé, dans les zones de Dnipro et Zaporijia, une capacité d'intervention d'urgence en coordination avec les autorités, capable de fournir des services médicaux  aux civils lorsque la ligne de front se déplace. 

Dans les zones libérées, les cliniques mobiles se rendent en priorité dans les petites villes des zones rurales où elles proposent des consultations médicales et un soutien psychologique, réorientent les cas les plus graves vers des structures hospitalières, délivrent des médicaments et distribuent des biens de première nécessité. Elles contribuent aussi à la réhabilitation des établissements de santé qui ont été endommagés durant les combats, comme c’est le cas  dans l’oblast de Mykolaïv. Que ce soit dans les régions de Dnipro, de Mykolaïv ou de Kherson, les principaux problèmes de santé rencontrés par les équipes MSF sont les maladies chroniques telles que l'hypertension et le diabète. D'importants besoins de soins de santé mentale se font également ressentir.

Soutien aux structures de santé

Dans diverses régions du pays, MSF soutient les structures de santé en faisant don de médicaments, d’équipements médicaux et en délivrant des formations au personnel de santé.  

Dans le sud-est, à Zaporijia, MSF fait des dons réguliers aux hôpitaux proches de la ligne de front et les activités liées à la santé mentale ont été accrues. A Dnipro, les équipes MSF ont  commencé à travailler avec des foyers d’accueil qui dispensent des soins aux personnes   vulnérables (personnes âgées, personnes handicapées, enfants abandonnés, etc.). Elles offrent entre autres des formations en soins infirmiers. 

Un peu plus à l’ouest, à l'hôpital d'Apostolove, les équipes MSF fournissent des soins chirurgicaux. En 2022, elles ont réalisé 972 consultations et admis 403 patients souffrant de blessures résultant de traumatismes violents. Les équipes dispensent également des soins médicaux et psychiatriques dans deux maisons médicales accueillant des patients souffrant de troubles psychiatriques et neuropsychologiques graves. La plupart des patients n'avaient reçu aucuns soins appropriés depuis près de 7 mois. 

A l’est, dans l’oblast de Donetsk, MSF effectue des dons aux services de soins de santé primaires, secondaires et tertiaires et fournit un soutien à la formation sur les interventions d'urgence spécialisées. Après des mois de perturbations ou de diminution des activités, le système de santé se rétablit lentement mais les besoins augmentent avec le retour des déplacés. Dans cette même région, au sein de l'hôpital Kostiantynivka, MSF soutient le service des urgences et les unités de chirurgie et de soins intensifs. En 2022, les équipes MSF y ont soigné 752 patients et 168 interventions chirurgicales ont été réalisées au bloc opératoire. 

Des services spécialisés

Dans la zone de Dnipro, MSF a ouvert une clinique offrant des services de santé sexuelle et reproductive, avec une prise en charge des victimes de violences sexuelles. En 2022, 372 consultations de santé sexuelle et reproductive ont été assurées. 

A Hostomel, dans la périphérie de Kiev, MSF gère un projet destiné aux survivants de la torture, en offrant des soins de santé mentale et des services de physiothérapie. L’association a aussi développé des programmes pour les blessés de guerre, dispensant aussi des soins de physiothérapie et des soins psychologiques dans un hôpital à Kiev, mais également à Vinnytsia, dans un hôpital en cours de réhabilitation.

Train d’évacuation médicale

MSF gère un train médicalisé qui permet d’évacuer les patients des hôpitaux ukrainiens proches des lignes de front vers des structures de santé plus sûres. Mis en place dès le 28 mars 2022, il a permis de transférer plus de 2 500 patients, dont 700 victimes de traumatismes et 136 nécessitant une prise en charge en soins intensifs.