Un des éléments préoccupants qui ressort de ces analyses, dans un contexte d’accès aux soins insuffisant, est l’augmentation de la présence de familles entières sur les routes migratoires, et une hausse de 36 % en un an des enfants de moins de cinq ans pris en charge par MSF. De manière plus large, le rapport « Violence, désespoir et abandon sur la route de la migration » met en évidence les conséquences dévastatrices des pratiques et politiques en matière d’immigration sur la santé mentale et physique des migrants.
De nombreux besoins fondamentaux ne sont pas satisfaits sur les routes migratoires, tels que l’accès à un abri, à la nourriture, à l’eau, à l’assainissement ou aux soins médicaux. Les équipes MSF ont également recueilli des témoignages et des données mettant en évidence de nombreuses violations des droits humains.
En 2023, MSF a pris en charge 232 survivantes de violences sexuelles, une urgence médicale nécessitant des soins prioritaires et adaptés. Seuls 10 % des survivantes ont pu recevoir des soins dans les 72 heures suivant les violences, un délai primordial notamment pour la prévention des maladies sexuellement transmissibles. D'autre part, ces chiffres ne reflètent certainement pas la réalité de l’ampleur des violences sexuelles, en raison du phénomène de stigmatisation qui les entoure et qui pousse de nombreuses femmes à ne pas se signaler auprès d’équipes médicales.
D’autre part, sur près de 3 800 consultations de santé mentale effectuées au Honduras, au Guatemala et au Mexique, 48 % des patients ont reçu un diagnostic de stress aigu, 12 % de dépression et 8 % de stress post-traumatique. Dans plus de la moitié des consultations de santé mentale, la violence est apparue comme le principal facteur d’atteinte émotionnelle, suivie par la séparation ou la perte d'un membre de la famille (32 %).