« Si quelqu'un vient dire que son beau-père l'attaque, ou un cousin, il n'y a pas de système en place qui leur garantisse un refuge sûr », poursuit Susi. «La famille de la victime peut délibérément l'ignorer. Bon nombre de nos cas sont liés à la violence conjugale par un membre de la famille ou une personne de la communauté. »
La disponibilité de sages-femmes, de médecins et de psychologues à la clinique MSF permet aux patients de recevoir des bilans sur leur santé physique et mentale. Si une victime arrive dans la fenêtre cruciale de 72 heures suivant une attaque, les médecins peuvent prescrire une prophylaxie post-exposition, qui peut prévenir l'infection par le VIH. Les psychologues de MSF peuvent travailler avec les patients à long terme pour les aider à reconstruire leur vie après une agression sexuelle.
Pour Tatiana, la vie s'améliore lentement. Aujourd’hui, elle vit avec son frère et sa famille et aide sa belle-soeur dans son travail quotidien. « Au début, ce n’était pas facile pour moi. Depuis que j'ai commencé le traitement ici, et après avoir beaucoup parlé au conseiller, je me sens un peu mieux par rapport au début. Mais ce n’est pas facile non plus. Ce n'est pas facile du tout. »
* Les noms ont été modifiés pour protéger l'identité des personnes.