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Yémen : réduire la mortalité maternelle dans la région de Mocha

Mocha Maternity - Yemen
Une patiente et son nouveau-né dans le service de maternité de MSF à l'hôpital général de Mocha.   © Julie David de Lossy/MSF

Dans la région de Mocha, les femmes sont exposées à des grossesses compliquées et des accouchements à risques. Longues distances à parcourir, contrôles de sécurité, manque de structures adéquates et absence de personnel médical qualifié sont autant de barrières pour accéder à des soins de santé maternelle indispensables.

« J'ai dit à mon mari que je ne survivrais pas à un nouvel accouchement en raison de mon diabète », raconte Negah Abdallah Ali, qui vient d'accoucher d'Ashraf, un bébé en bonne santé, à la maternité de Médecins Sans Frontières (MSF) dans l'hôpital général de Mocha.

En plus de son diabète, Negah, âgée de 35 ans, souffre d'hypertension. Ces deux pathologies augmentent les risques liés à la grossesse et à l'accouchement. Negah fait partie des milliers de femmes enceintes qui ont pu être prises en charge, au cours de leur grossesse, dans la maternité de MSF. 

Depuis 2015, un conflit oppose au Yémen les forces gouvernementales yéménites (soutenues depuis 2015 par une coalition internationale menée par l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis) à la rébellion houthiste. Le système de santé du pays s'est totalement effondré en raison de ce conflit.

« Nous sommes le seul service de maternité et de pédiatrie ouvert 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 dans toute la région de la côte ouest, qui compte un peu plus d'un demi-million d'habitants », explique Ann Van Haver, responsable des activités sage-femmes de MSF.

Depuis 2022, MSF fournissait des soins de santé maternelle dans un hôpital de campagne situé à Mocha. En juillet 2024, MSF a décidé de transférer cette activité à l'hôpital général de Mocha. Cela a permis d'y élargir l'offre de soins de l’hôpital  par des services obstétriques et néonataux. La maternité dispose aujourd'hui de 28 lits pour les accouchements et le suivi post-partum, y compris des lits pour les soins intensifs et néonataux. 

Le Dr. Azhar, gynécologue auprès d'une patiente dans l'unité de soins intensifs de la maternité de MSF à l'hôpital général de Mocha.  
 © Julie David de Lossy/MSF
Le Dr. Azhar, gynécologue auprès d'une patiente dans l'unité de soins intensifs de la maternité de MSF à l'hôpital général de Mocha.   © Julie David de Lossy/MSF

Dans cette zone rurale de la côte ouest, des lignes de front sont actives au nord et à l'est. Les centres de santé y sont rares, mal équipés et le personnel y est peu qualifié. Pour se rendre à l'hôpital de Mocha, les habitantes de la région doivent faire jusqu'à trois heures de route, ce qui retarde les soins dont elles ont besoin. 

« Au Yémen, les mères sont confrontées à de nombreux défis, dont la plupart sont liés à la guerre, qui entravent l'accès aux rares structures de santé encore existantes », explique Altaf Al Wahidi, sage-femme, à la maternité de MSF. « C'est pourquoi l'emplacement de cette maternité est si crucial, car il nous permet de desservir une grande partie de la population de la côte ouest

Sans un accès à des soins adéquats, ces femmes sont donc particulièrement exposées à des grossesses à risques. On estime que, dans le monde, 15 % des accouchements donneront lieu à des complications obstétricales, souvent fatales, si elles ne sont pas traitées à temps. Or ces risques sont facilement évitables grâce à un accès à des soins prénataux et postnataux réguliers.

Si les patientes parviennent à l’hôpital à temps, les complications dont elles souffrent peuvent être facilement traitées par le personnel soignant mais une première ligne de soins, plus proche du domicile des patientes, reste nécessaire pour une prise en charge plus précoce.

De nombreux facteurs empêchent les femmes de se rendre à l’hôpital de Mocha: les déplacements continus de populations en raison du conflit, les nombreux points de contrôle sur les routes, les conditions économiques désastreuses et la nécessité d'obtenir le consentement formel d'un membre masculin de la famille pour tout acte médical, y compris une césarienne. Les futures mères n'ont donc pas d'autre choix que d'accoucher dans des conditions dangereuses, au péril de leur vie et de celle de leur enfant.

 

Compte tenu du nombre d’habitants, on estime qu'environ 1 300 femmes accouchent chaque mois dans la région. « Aujourd’hui, 250 femmes, en moyenne, parviennent à  accoucher chez nous », explique M. Van Haver. « Cela veut dire que, chaque mois, un millier d'accouchements ont lieu ailleurs. Or, nous savons que ce n’est pas dans des structures médicales. C'est ce qui explique pourquoi nous recevons, par la suite, un grand nombre de cas avec complications qui nécessitent des traitements plus invasifs. »

De nombreux facteurs empêchent les femmes de se rendre à l’hôpital de Mocha: les déplacements continus de populations en raison du conflit, les nombreux points de contrôle sur les routes, les conditions économiques désastreuses et la nécessité d'obtenir le consentement formel d'un membre masculin de la famille pour tout acte médical, y compris une césarienne. Les futures mères n'ont donc pas d'autre choix que d'accoucher dans des conditions dangereuses, au péril de leur vie et de celle de leur enfant.

Après son accouchement, Negah a reçu la visite de la conseillère en santé, Bashira Seqek, pour l’informer sur la toxicité du paracétamol, les avantages de l'allaitement maternel et les méthodes de contraception. Pendant ce temps, dans le couloir, son mari Ali Abdallah Ali porte leur nouveau-né dans ses bras. « Depuis que la maternité a ouvert ses portes ici à Mocha, tout est accessible, et j'en suis reconnaissant », déclare Ali. « J'ai confiance à 100 % dans les services fournis. Dans mon village, tout le monde sait qu'il faut venir ici pour tout ce qui concerne les soins maternels.»

Depuis le transfert des services de MSF à l'hôpital général de Mocha, plus de 1 600 femmes ont pu y accoucher en toute sécurité.

Notes

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