S’informer c’est aussi agir avec l’Association Ouest-France Solidarité

Mobile clinic in Kahani
Mobile clinic in Kahani © Julie Daghdevirenian/MSF

Depuis plus de 40 ans, les lecteurs du journal Ouest-France apportent leur soutien aux actions d’urgence de MSF grâce à l’association Ouest-France Solidarité.

Ouest-France Solidarité est une association loi 1901, créée en 1981 par François-Régis Hutin, journaliste et président du directoire du quotidien Ouest-France. Depuis 45 ans, l'association a soutenu 45 projets dans 32 pays auprès de plusieurs organismes, dont Médecins Sans Frontières. L'Éthiopie, le Yémen, le Soudan du Sud, la Jordanie, l'Ukraine, la Syrie, le Niger et, récemment, Mayotte sont autant de lieux où a pu se matérialiser cet engagement. Dans cette interview, Jeanne-Emmanuelle Hutin, journaliste et présidente d'Ouest-France Solidarité, et Antoine Crouan, ancien directeur de la communication de MSF, reviennent sur les étapes de cette collaboration.

Comment est né l’engagement de Ouest-France Solidarité auprès de MSF ?

En 1980, un grand reporter du journal a été envoyé auprès de médecins volontaires lors de la marche pour la survie du Cambodge. Il y a rencontré Antoine, étudiant en médecine et ambassadeur MSF en Bretagne. Cette première rencontre entre journalistes de Ouest-France et équipes MSF sur le terrain a initié notre collaboration. Parallèlement, François-Régis s'était rendu à Alexandrie pour rencontrer des ecclésiastiques travaillant auprès des lépreux. L'article qui en a résulté a mobilisé nos lecteurs, désireux d'apporter leur soutien financier.

En 1981, face à la crise en Pologne, Antoine propose à Ouest-France d'organiser une collecte en réponse à la demande de Solidarnosc. Devant l'ampleur de la mobilisation, François-Régis décide de fonder Ouest-France Solidarité pour soutenir les associations agissant auprès des populations vulnérables. Sa vision était claire : s’informer ce ne signifiait pas regarder le monde comme un spectacle, il fallait agir.

Nous avons ainsi soutenu les activités de MSF depuis plus de 40 ans, dans plus de 15 pays. Aujourd'hui, dès qu'une urgence émerge ou qu'une cause nous semble importante, nous lançons un appel à nos donateurs. Nous veillons à ne pas nous concentrer uniquement sur les crises médiatisées, mais également à soutenir les situations oubliées, celles qui passent sous les radars. Nous étudions ensuite les interventions en cours sur le terrain en question. Au fil de l’année nous rendons compte auprès des lecteurs de l’utilisation de leur don à travers des articles, des reportages, des éditos et sur notre site internet.

Pourquoi avoir choisi MSF comme partenaire ?

Le mantra de François-Régis était d'être un véritable lien entre les acteurs et les lecteurs. Cette vision rejoint celle de MSF : créer un pont entre les terrains humanitaires et les donateurs. Grâce à cette collaboration, nos lecteurs deviennent donateurs auprès des acteurs sur le terrain, le tout guidé par une démarche journalistique. Nous montrons ce qui se passe, nous en rendons compte, et nous invitons nos lecteurs à rejoindre ces mouvements de solidarité.

Si notre mission première est d'informer, quand l'information révèle des situations de détresse, nous ne pouvons pas simplement raconter – nous devons agir. C'est la beauté de cette collaboration. Pour être efficace, l'aide doit atteindre les bonnes personnes. C'est pourquoi nous apprécions particulièrement notre partenariat avec MSF : nous avons une totale confiance en la qualité et l'efficacité de leur travail.

Notre relation de longue date repose sur cette confiance partagée. Ce qui compte pour nous, c'est que l'aide ait un impact durable pour les bénéficiaires. À Mayotte par exemple, MSF soutient des populations souvent négligées, et c'est précisément notre motivation : intervenir là où peu se mobilisent, pour des causes oubliées, avec un soutien concret – financement d'infrastructures, d'hôpitaux, de cliniques mobiles, d'assainissement.

Que pensent vos lecteurs de cette collaboration ? 

Beaucoup de nos lecteurs qui se mobilisent accompagnent leurs dons de mots, de notes et de remerciements. Nous sommes toujours frappés par le naturel avec lequel ils répondent à nos appels et par leur générosité. Le montant importe peu finalement, face à cet élan commun de solidarité et de compassion pour les populations bénéficiaires.

Nous avons donc la responsabilité de garantir que leur soutien atteint bien sa destination. Nos lecteurs savent que nous collaborons avec des partenaires extrêmement fiables, qui interviennent directement auprès des personnes qu'ils souhaitent aider. Le rendu de compte régulier que nous publions est très apprécié et renforce ce contrat de confiance que nous avons établi, tant avec nos lecteurs qu'avec nos partenaires.

 

Notes

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