« La Grèce est devenue une antichambre indigne pour les hommes, femmes et enfants que l’UE a échoué à protéger, explique Emmanuel Goué, chef de mission MSF en Grèce. Dans les îles et sur le continent grec, ce qui était autrefois présenté comme une "urgence pour les réfugiés" a laissé place à une insoutenable souffrance humaine. L'UE et les autorités grecques continuent de nuire à la dignité et la santé des personnes vulnérables, de toute évidence dans le but de dissuader les autres d’emprunter le même chemin. Cette politique est cruelle, inhumaine et cynique. Elle doit cesser. »
Conséquence de l’accord UE-Turquie, quelque 12 000 hommes, femmes, et enfants sont actuellement bloqués dans des conditions désastreuses sur cinq îles. A cause d’une surpopulation extrême, dans le camp de Vathy, à Samos, les conditions se sont considérablement détériorées ces derniers mois, poussant MSF à envoyer à nouveau une équipe médicale sur l’île. Le camp abrite en ce moment plus de 4 112 personnes dans un espace prévu pour 648. Des milliers se massent à l’extérieur du camp sans protection dans des zones sales et dangereuses, comptant parmi eux pas moins de 79 mineurs non accompagnés, mais aussi des femmes enceintes, des personnes âgées, et des gens souffrant de maladies chroniques, incluant des troubles mentaux aigus tels que des psychoses notamment parmi des survivants de torture et de violences sexuelles.