De nombreux Afghans ont été contraints d'adopter des mécanismes de survie aux répercussions négatives étant donné leur situation économique difficile. Parmi toutes les personnes interrogées dans le rapport, 88 % ont déclaré avoir retardé, suspendu ou décidé de ne pas se faire soigner en 2022, soit une augmentation de 14,3 % par rapport à l'année précédente. Marieh, après son arrivée à l'hôpital régional d'Herat soutenu par MSF, explique : « Lorsque mon enfant était malade, nous sommes allés dans l'une des cliniques privées et avons reçu une ordonnance pour des médicaments qui coûtaient 1 000 AFG [environ 12 USD]. Ils n'ont rien donné. Nous avons également essayé l'hôpital public voisin, mais les médecins ne nous ont donné qu'un demi-comprimé, pas tous les médicaments [dont nous avions besoin] ... Maintenant, nous en sommes là. Mon bébé va plus mal, et je dois beaucoup d'argent que nous avons emprunté pour le transport ».
« L'un des principaux problèmes en Afghanistan est que les structures de santé périphériques ne sont ni bien équipées, ni dotées de ressources suffisantes, ni dotées d'un personnel adéquat. Cela signifie que les habitants des zones rurales doivent parcourir de grandes distances pour obtenir un traitement de qualité, alors qu'ils ne peuvent souvent pas se permettre de tels voyages sans se plonger dans les dettes », explique Filipe Ribeiro, représentant de MSF en Afghanistan. « L'espoir que la fin de la guerre réduise considérablement les obstacles à l'accès aux soins a été anéanti par de nouveaux obstacles et de nouvelles craintes. Le trajet vers les hôpitaux est peut-être moins dangereux après la guerre, mais il est certainement devenu plus difficile à payer. »