Ces personnes ont en grande majorité témoigné d’épisodes de répression violente des forces de l’ordre, au cours d’opérations de démantèlement des campements insalubres, ou de tentatives d’empêchement des départs en embarcation de fortune vers le Royaume-Uni.
« J’étais sur une plage près de Calais avec une quarantaine de personnes prêtes à partir à bord d’un canot pneumatique. Les forces de l’ordre sont intervenues pour nous empêcher de partir en lançant des bombes lacrymogènes et des tirs de flash-ball ; ma main a été touchée et a saigné. Je me suis évanoui sur la plage et mes amis m’ont transporté aux urgences. Puis j’ai été transféré dans une clinique pour y être opéré pour une fracture », témoigne Samir*, un jeune afghan de 18 ans, suivi par l’équipe de MSF.
Au cours des cliniques mobiles ou au centre d’accueil de jour à Calais, les équipes de MSF prennent en charge et recueillent des témoignages des mineurs non accompagnés ayant tenté à plusieurs reprise la traversée, par voie maritime ou terrestre vers l’Angleterre.
« Depuis que j'ai quitté le Soudan, je ne connais pas de répit. Je dors dans un campement, mais la police vient souvent nous déloger. Même en Libye ou en Tunisie j'arrivais à trouver des endroits pour dormir, mais à Calais, c’est impossible. Combien de temps je dois encore vivre dans ces conditions ? », se demande Ahmed*, un jeune soudanais de 15 ans pris en charge par MSF.