Jeudi 12 novembre les équipes MSF en Libye ont pu aider trois survivantes secourues par des pêcheurs, après le naufrage de leur embarcation. 20 personnes sont toujours portées disparues.
« La responsabilité de ces morts incombe directement aux États membres de l'Union européenne, c’est le résultat concret et inévitable de leurs politiques meurtrières de non-assistance et de blocage actif des navires de sauvetage d’ONG, a déclaré Hassiba Hadj Sahraoui, conseillère aux affaires humanitaires de MSF. Que les gouvernements européens et la Commission européenne se disent attristés par ce carnage est au mieux hypocrite : ils doivent reconnaître leur responsabilité. »
En 2020, près de 700 personnes sont mortes en tentant la traversée en mer depuis la Libye. Au moins 267 de ces décès ont été signalés depuis que le Sea-Watch 4 a été bloqué par les autorités italiennes dans le port de Palerme, le 19 septembre. Le navire Open Arms est actuellement le seul bateau capable de mener des opérations de sauvetage et de recherche en mer Méditerranée, tandis que six bateaux d’ONG sont toujours bloqués pour des motifs fallacieux de règlement de sécurité liée à la navigation.
Les interceptions d’embarcations en mer menées par les garde-côtes libyens ont augmenté ces dernières semaines, avec près de 1 000 personnes renvoyées de force en Libye entre le 3 et le 9 novembre.
« Les conditions inhumaines à l'intérieur des centres de détention en Libye ont été dénoncées à maintes reprises, a déclaré William Hennequin, responsable des programmes MSF en Libye. La détention arbitraire n'est qu'une petite partie du cycle meurtrier de violences dans lequel des milliers de personnes vulnérables sont actuellement piégées. Les dirigeants des États qui encouragent et soutiennent ces interceptions et ces retours forcés devraient venir voir par eux-mêmes le résultat de leurs politiques. »