Ce nouveau cas est lié aux autres provenant de la zone constituant l’épicentre de l’épidémie, à l’est du Lac Tumba. Il s’ajoute aux 43 cas de personnes présentant des symptômes de fièvre hémorragique dans la région. On enregistre désormais 23 décès et 3 cas confirmés comme étant dus à Ebola. D’après les autorités sanitaires nationales, 514 personnes auraient été en contact avec des cas connus jusqu’à présent, elles sont donc sous surveillance à l’heure actuelle.
Afin d’affronter au mieux l’épidémie et le risque de propagation, MSF intensifie sa réponse dans les zones affectées de Mbandaka et Bikoro. Les équipes d’urgences MSF sont déjà présentes sur place à Mbandaka et ont installé une zone d’isolement de 5 lits dans l’hôpital principal de la ville, ainsi qu’une autre de 10 lits dans l’hôpital de Bikoro. Les équipes construisent également 2 centres de traitement Ebola comportant 20 lits chacun.
Dans les prochains jours, plusieurs dizaines de tonnes de matériel arriveront à Mbandaka : kits médicaux, kits de protection et désinfection incluant des articles comme des vêtements de protection, des gants et des bottes, kits logistique et d’hygiène incluant des articles comme des bâches, des kits de sprayage de chlore, des kits de traitement de l’eau ainsi que des médicaments palliatifs utilisés pour traiter les symptômes de la fièvre hémorragique. Parmi le personnel de MSF envoyé sur le terrain, certains font partie des plus expérimentés en matière d’Ebola (personnel médical, experts en prévention aux infections et logisticiens).
« Il s’agit de la neuvième épidémie d’Ebola que connait le Congo depuis ces 40 dernières années. Jusqu’aujourd’hui, toutes les épidémies se sont manifestées dans des endroits difficiles d’accès et isolés, comme l’année dernière à Likati, où l’épidémie ne s’était pas propagée », explique Henry Gray, coordonnateur des urgences pour MSF à Mbandaka. Cette ville compte plus d’un million d’habitants et constitue l’un des principaux ports sur le fleuve Congo. « Avec le nouveau cas à Mbandaka, le scénario a changé. Il devient plus sérieux et inquiétant, parce que la maladie affecte une zone urbaine. Il est primordial de localiser les cas suspects afin d’avoir une vision plus claire de la propagation au sein de la ville. Nous travaillons en collaboration avec le ministère de la Santé et les autres organisations sur le terrain pour mettre en place une réponse coordonnée, adaptée et rapide pour arrêter la transmission d’Ebola. »
MSF et Epicentre, son centre de recherche et d'épidémiologie, travaillent étroitement avec le ministère de la Santé et l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) dans le but de mettre en place un plan de vaccination contre Ebola (le rVSVDG-ZEBOV-GP), et ainsi prendre une mesure supplémentaire pour contrôler l’épidémie.
Alors que la stratégie est en phase d’implémentation, il est également nécessaire de poursuivre la mise en place des mesures fondamentales de l’intervention contre Ebola afin de limiter la propagation de la maladie : traitement rapide et isolement des malades, localisation et suivi des personnes ayant été en contact avec des cas, sensibilisation des populations à propos de la maladie, mesures à prendre pour l’éviter, lieux de prise en charge, soutien aux soins médicaux et changement temporaire des comportements culturels lors des funérailles.
MSF a travaillé pour la première fois en RDC en 1979, puis de manière continue depuis 1981. L’association gère aujourd’hui des projets réguliers et des projets d’urgences dans 20 des 26 provinces du pays, qui comprennent la prise en charge médicale de victimes de conflits et violences, de déplacés et réfugiés, et de malades atteints par des épidémies ou pandémies telles que des fièvres hémorragiques, le choléra, la rougeole et le VIH/Sida.