Solutions inadaptées
Faute de prise en charge par les conseils départementaux, plusieurs centaines de jeunes étrangers âgés de 14 à 17 ans sont contraints de vivre à la rue ou dans des bâtiments insalubres. A Marseille, des dizaines de jeunes qui avaient trouvé refuge dans deux squats situés dans la rue de la Canebière en janvier ont été expulsés le 21 septembre. A Paris, depuis le mois de mai, une soixantaine de jeunes dormait dans des tentes installées place de la Bastille, jusqu’à leur évacuation le 23 septembre. Dans les deux cas, la seule réponse apportée par les pouvoirs publics a été une mise à l’abri dans des centres d’hébergement dédiés aux adultes : une solution temporaire et inadaptée à leur situation.
« Les dispositifs d’hébergement d’urgence classiques, dont le public est composé d’adultes beaucoup plus âgés et en situation de grande précarité, ne constituent en aucun cas une solution adaptée à des gamins scolarisés et nécessitant une grande attention médicale et sociale », affirme Julien Delozanne, responsable du programme de MSF à Marseille.
Après avoir été évalués majeurs et s’être vu notifier un refus de prise en charge par le Conseil départemental, ces jeunes ont saisi un juge des enfants pour faire reconnaître leur minorité et bénéficier de la protection de l’Aide sociale à l’enfance (ASE). « La possibilité d’un recours auprès du juge des enfants est un droit établi par la loi, mais ce droit est illusoire, car durant la période du recours ils se trouvent sans hébergement ni accompagnement. En ignorant cette réalité, les pouvoirs publics jouent un jeu politique dangereux qui met en péril la santé physique et mentale de ces jeunes », selon Xavier Crombé, responsable des projets de MSF en France.