Du 24 avril au 7 mai, les affrontements entre groupes armés dans le Nord de la capitale ont totalement saturé l’hôpital de Tabarre, une des rares structures encore fonctionnelles dans cette zone. « Le nombre d’admissions par semaine dans notre service de traumatologie a triplé par rapport à la mi-avril, et la plupart des patients sont des blessés graves, par balle, qui nécessitent des soins lourds », explique Mumuza Muhindo, chef de mission de MSF.
Les affrontements de rues ont des conséquences dramatiques sur l’accès aux soins. Au nord de la ville, particulièrement touché par la violence et faisant face à des afflux de blessés importants, cinq structures médicales n’étaient pas fonctionnelles, et deux autres hôpitaux privés ont suspendu leurs activités suite à l’enlèvement d’un de leurs employés. « Je suis passée par deux hôpitaux avant d’arriver à l’hôpital MSF de Tabarre. L’un était fermé, l’autre n’avait pas les moyens de me prendre en charge ; ils ont dû déchirer mes vêtements et celui du chauffeur de taxi moto pour me faire un bandage et contenir les saignements », raconte une femme blessée à la jambe. Sans moyens ni possibilités de transport, d’autres patients arrivent plus de 24 heures après avoir été blessés. Les barricades érigées dans les rues empêchent la circulation des véhicules, y compris les ambulances.