Pratiquement tous les établissements de santé publics et privés de Port-au-Prince ont suspendu les nouvelles admissions ou les ont limitées aux cas d’urgence vitale ; certains encore ont tout simplement été contraints de fermer leurs portes. D'autres fermetures d’établissements sont à prévoir si la pénurie de carburant se poursuit.
Par ailleurs, MSF oriente habituellement certains patients vers d'autres structures médicales en cas de besoin, mais cela devient chaque jour plus difficile.
« Récemment, une patiente en détresse respiratoire s'est présentée à notre centre d'urgence de Cité Soleil, où nous stabilisons les patients en vue de leur réorientation vers des centres médicaux », explique Ndong. « Nous l'avons stabilisée et avons tenté de la référer, mais elle a été refusée par quatre centres médicaux différents où nous envoyons habituellement nos patients - ils avaient arrêté les admissions en raison du manque de carburant. Ce n'est que dans le cinquième établissement qu'elle a finalement été admise. »
Le manque de carburant affecte aussi d'autres biens et services essentiels. Les prix des denrées alimentaires ont fortement augmenté et l'approvisionnement en eau est menacé. L'agence nationale de l'eau d'Haïti, la DINEPA, a annoncé dimanche qu'elle manquait de carburant pour continuer à pomper l'eau potable dans de nombreux quartiers de la capitale, notamment à Cité Soleil où vivent plus de 265 000 personnes.