L’hôpital, situé dans le quartier de Tabarre, a ouvert ses portes le 27 novembre. Il offre des soins spécialisés pour le traitement des patients souffrant de blessures potentiellement mortelles, comme des fractures ouvertes et des blessures par balle. Au cours des cinq premiers jours d'activité, 21 patients ont été admis dans l'hôpital, dont environ la moitié pour des blessures dues à la violence.
« L'ouverture de cet hôpital spécialisé en urgences traumatologiques à Tabarre répond à un besoin vital. Mais ce n’est pas suffisant pour faire face à tous les besoins, précise Jane Coyne, cheffe de mission de MSF en Haïti. A cause de la grave crise économique et politique que traverse le pays, de nombreux hôpitaux peinent à continuer de fonctionner ».
MSF a ouvert une première fois un hôpital à Tabarre en 2012, pour fournir des soins d'urgence aux personnes souffrant de blessures traumatiques dans un pays dévasté par le séisme de 2010. L'hôpital, baptisé "Nap Kenbe", a progressivement réduit ses services ces dernières années et admis son dernier patient fin 2018. Alors que la situation dans le pays s’est fortement dégradée depuis septembre 2019, MSF a décidé de relancer cette activité pour soigner des patients que le système de soins haïtien a désormais du mal à traiter. Situé sur le même site de Tabarre, le nouvel hôpital de MSF emploie actuellement 170 personnes, dont huit chirurgiens. La capacité de 25 lits, augmentera progressivement jusqu’à 50 lits.
Dans le contexte qui prévaut dans le pays, les structures de soins, y compris celles gérées par MSF, peinent à fournir les services nécessaires. Depuis septembre, les rues sont régulièrement bloquées par des barricades érigées avec des pneus en feu, des câbles, et qui prennent parfois la forme de murs construits du jour au lendemain. Il est donc plus difficile pour les ambulances de se déplacer, et pour les installations médicales de s’approvisionner en carburant, en oxygène, en sang, en médicaments et autres matériels médicaux.