Haïti : plusieurs patients exécutés lors d’une attaque d'une ambulance de MSF par la police

Une ambulance arrive à l'hôpital MSF de Carrefour, 14 septembre 2024.
Une ambulance arrive à l'hôpital MSF de Carrefour, 14 septembre 2024. © Didier Rigole/MSF

Médecins Sans Frontières (MSF) condamne avec la plus grande fermeté l’exécution de plusieurs patients, après que l’ambulance de MSF dans laquelle ils se trouvaient a été arrêtée par des membres d’une brigade d’autodéfense et des agents des forces de l’ordre. 

Lundi 11 novembre, une ambulance de MSF transportant trois jeunes blessés par balle a été arrêtée à une centaine de mètres de l’hôpital MSF de Drouillard par la police haïtienne et forcée de procéder à un transfert vers un hôpital public de Port-au-Prince. Après une tentative d’arrestation et des tirs en l'air, la police a escorté l’ambulance jusqu’à l’hôpital La Paix. Sur place, des forces de l’ordre et des membres d’un groupe d’autodéfense ont encerclé l’ambulance, percé les pneus et gazé le personnel MSF à l’intérieur du véhicule pour les forcer à sortir. Ils ont ensuite emmené les blessés un peu plus loin, hors de l’enceinte de l’hôpital, où ils ont abattu au moins deux d’entre eux. Le sort du troisième patient reste incertain. 

Le personnel de MSF dans l’ambulance a été violemment attaqué, insulté, gazé, menacé de mort et retenu contre sa volonté pendant plus de quatre heures avant d’être autorisé à quitter les lieux. L’ambulance MSF ayant été endommagée, elle n’était plus en état de rouler, et toute l’équipe est partie à bord d’un deuxième véhicule. 

« Cet acte est d’une violence inouïe, à la fois pour les patients et pour le personnel médical MSF, et remet sérieusement en question notre capacité à pouvoir délivrer des soins essentiels à la population haïtienne, qui en manque cruellement », déclare Christophe Garnier, chef de mission MSF. « Nos équipes et nos patients ont besoin d’un minimum de sécurité pour continuer à assurer la prise en charge médicale. » 

Les structures de soins en Haïti font face à des violences croissantes. MSF appelle les autorités ainsi que toutes les parties prenantes au conflit à respecter l'accès de la population aux soins médicaux sans discrimination ni entrave, et à garantir la protection des patients, ainsi que le respect du personnel médical. 

Notes

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