Méditerranée centrale : MSF continuera à sauver des vies en mer pour la septième année consécutive

MSF Geo Barents prêt à prendre la mer
Le M/V Geo Barents nouveau navire de recherche et sauvetage en mer de MSF © MSF/Avra Fialas

Médecins Sans Frontières (MSF) annonce aujourd'hui la relance de ses activités de recherche et de sauvetage en Méditerranée centrale pour sauver la vie des réfugiés et des migrants qui tentent la traversée en mer depuis la Libye.

Depuis 2015, les équipes médicales de MSF travaillant sur les navires de recherche et de sauvetage ont assisté avec horreur à la tragédie humaine qui se déroule aux portes de l'Europe, alors que des milliers de personnes se noient en mer ou sont renvoyées de force en Libye où elles font face à d’horribles conditions. Cette fois, MSF affrète son propre navire, le Geo Barents, pour secourir les personnes en danger et leur fournir des soins médicaux d'urgence.

« Notre retour en mer est le résultat direct des politiques européennes irresponsables de non-assistance aux personnes en danger en mer, qui les condamnent à mort », déclare Ellen van der Velden, responsable des opérations de recherche et de sauvetage de MSF.

Depuis le début de l'année, plus de 500 personnes sont mortes en tentant de traverser la Méditerranée centrale. Le 22 avril, un terrible naufrage a coûté la vie à au moins 130 personnes. Ceux qui ne meurent pas en mer courent le risque d'être interceptés par les garde-côtes libyens soutenus par l'UE, et d’être ensuite renvoyés de force en Libye. A terre, ils sont victimes de détention arbitraire, dans des centres de détention dont la dangerosité est tristement connue, d’exploitation, de violences sexuelles et d’autres sévices mettant directement leur vie en danger.   

« Au fil des ans, les gouvernements européens se sont progressivement désengagés de la recherche et du sauvetage proactifs en Méditerranée centrale ; ils ont manqué à leur devoir d'assistance aux personnes en danger et ont délibérément entravé, voire criminalisé, le travail indispensable des ONG de recherche et de sauvetage » explique Ellen van der Velden. « Ces politiques ont abandonné des milliers d'hommes, de femmes et d'enfants à la dérive et à la noyade aux frontières Sud de l'Europe. »

MSF demande la fin du soutien de l'UE aux garde-côtes libyens et du renvoi forcé de personnes en Libye. « Nous ne resterons pas silencieux face à cette catastrophe humaine », déclare Elle van der Velden. « Le soutien de l'UE au commerce de la souffrance doit cesser immédiatement. Les États membres de l'UE doivent veiller à ce qu'un mécanisme de recherche et de sauvetage proactif et dédié, dirigé par les États, soit relancé de toute urgence en Méditerranée centrale. »

Depuis 50 ans, MSF apporte une aide humanitaire et médicale d'urgence aux populations confrontées à certaines des crises les plus difficiles au monde. Aujourd'hui, MSF retourne en mer pour répondre à l'impératif humanitaire de sauver des vies.

Au 13 mai 2021, près de 13 000 personnes sont arrivées sur les côtes italiennes ; au moins 555 personnes sont mortes ou ont été portées disparues en tentant la périlleuse traversée de la Méditerranée centrale. Parallèlement, plus de 7 000 réfugiés et migrants ont été interceptés et renvoyés de force en Libye par les garde-côtes libyens soutenus par l'UE. Les équipes MSF présentes en Libye, notamment au sein de plusieurs centres de détention, sont régulièrement témoins du cycle de violence dans lequel réfugiés et migrants se trouvent ainsi piégés. 

Depuis le lancement des activités de recherche et de sauvetage en 2015, MSF a déployé des équipes médicales à bord de sept navires de sauvetage, opérant parfois sur ces navires en collaboration avec d'autres organisations. Au total, les équipes MSF ont participé à 682 opérations de recherche et de sauvetage et ont aidé plus de 81 000 personnes.

Le M/V Geo Barents a été affrété par MSF auprès de Uksnøy & Co AS. Construit en 2007, il était auparavant utilisé comme navire sismique et navigue sous pavillon norvégien.

Le navire a bénéficié des modifications nécessaires pour satisfaire aux normes en matière de recherche et de sauvetage. La longueur totale du navire est de 76,95m. Il dispose de deux ponts pour les survivants ; un pour les hommes et un pour les femmes et les enfants. Il est doté d'une clinique, d'une salle de soins pour les sages-femmes et d'une salle d'observation pour toutes les activités médicales que les équipes MSF entreprendront. Le navire est équipé de deux bateaux de sauvetage rapides (RHIBS) à déployer lors des activités de sauvetage. 
 

Notes

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