L'équipe à bord du Geo Barents, le navire de recherche et de sauvetage de MSF, a réalisé une opération de sauvetage dans les eaux internationales l'après-midi du 29 mars, en secourant 113 personnes présentes à bord d'un bateau pneumatique en détresse. De nombreuses personnes à bord du bateau à la dérive sont tombées à l'eau pendant l'opération de sauvetage, et d'autres ont perdu connaissance à cause de l'inhalation de carburant. Après près de deux heures, les 113 survivants ont été transférés en toute sécurité sur le Geo Barents et ont reçu des soins médicaux.
« La majorité des survivants sont psychologiquement traumatisés en raison du temps passé en mer, de l'état du bateau et des conditions dramatiques du sauvetage. Un tiers des survivants sont des mineurs non accompagnés, dont plusieurs ont moins de 15 ans » explique Caroline Willemen, coordinatrice de projet MSF à bord du Geo Barents. Le Geo Barents attend actuellement l’attribution d’un port sûr pour débarquer les rescapés.
Deux jours après ce sauvetage, le 31 mars, quatre enfants et sept femmes ont été retrouvés morts dans un bateau pneumatique surpeuplé après avoir passé plusieurs heures à dériver au large des côtes libyennes. Les 126 autres passagers ont été interceptés par les garde-côtes libyens six heures après le lancement de l'appel de détresse. Tous les survivants ont ensuite été renvoyés de force en Libye, d'où ils avaient tenté de s'enfuir et où ils sont très probablement détenus.
Le 2 avril, plus de 90 personnes sont mortes après avoir passé au moins quatre jours en mer en tentant d’aller vers l'Europe. Les causes exactes de leur décès sont encore inconnues. Quatre personnes ont survécu et ont été secourues par le pétrolier commercial Alegria 1.
L'équipe MSF à bord du Geo Barents, qui surveille la région à la recherche de bateaux en détresse, a entendu une conversation radio dans laquelle un avion SAR donnait des instructions de sauvetage au pétrolier. L'équipe MSF a immédiatement contacté l'Alegria 1 pour offrir une assistance médicale aux survivants et pour demander au pétrolier de se conformer aux obligations légales et maritimes et de transporter les survivants vers le lieu sûr le plus proche. L'Alegria 1 a ignoré les demandes de MSF et poursuivi sa route vers la Libye.