Ce jour-là, les équipes de MSF sur le Geo Barents ont mené cinq opérations de sauvetage. La troisième opération, pour laquelle MSF est accusée de ne pas avoir fourni d'informations en temps voulu, a eu lieu après que notre équipe a constaté qu'un nombre important de personnes étaient passées par-dessus bord à proximité du navire. « C'était au milieu de la nuit.; Nous avons vu des gens sauter d’un bateau en détresse, tomber ou être poussés dans l'eau. Nos équipes n'avaient pas d'autre choix que d'aller chercher les gens et de les sortir de l'eau le plus rapidement possible, explique Riccardo Gatti, chef de l'équipe de recherche et de sauvetage de MSF. Il y avait un risque imminent que les gens se noient ou se perdent dans l'obscurité. »
Ce fait est significatif non seulement parce que c'est la troisième fois que le Geo Barents est immobilisé, mais aussi parce que c'est la plus longue période. Jusqu'à présent, c'est la vingt-troisième fois qu'un navire de sauvetage humanitaire est immobilisé depuis l'entrée en vigueur, début 2023, du décret-loi italien connu sous le nom de « décret Piantedosi ». Ce décret-loi est spécifiquement conçu pour entraver les activités vitales de recherche et de sauvetage des organisations non gouvernementales (ONG) en mer.
« Les autorités nous obligent à donner la priorité soit au sauvetage de personnes en mer, soit à la liberté du navire de sauvetage. La préservation de la vie humaine est au cœur de la mission sociale de MSF, et nous allons donc contester cette détention illégale par les voies légales appropriées », a déclaré Juan Matias Gil.